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Un institut pour la recherche en psychiatrie : La fondation FondaMental mise sur l’innovation (Stéphany Mocquery, Le Quotidien du Médecin)

Dix ans après sa création, la fondation Fondamental a annoncé le lancement du projet Institut FondaMental sur la médecine personnalisée des maladies psychiatriques, qui devrait voir le jour à l’horizon 2021 sur le campus Henri Mondor de l’université Paris Est Créteil.

La fondation FondaMental, créée en 2007 par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, s’est fixée comme objectif de « réduire la souffrance des patients atteints de pathologies psychiatriques sévères et de contribuer à diminuer l’impact social et médico-économique de ces maladies ».

En 10 ans, elle est parvenue à fédérer un réseau de chercheurs et de cliniciens répartis sur l’ensemble du territoire national. Trente-sept centres experts ont été créés, fonctionnant chacun par pathologie (troubles bipolaires, schizophrénie, syndrome Asperger, dépression résistante) et un nouveau concept de consultation spécialisée a été mis en place dans ces centres. Pour chaque patient adressé dans un centre, un bilan exhaustif de la pathologie associé à un bilan biologique est effectué ; des recommandations thérapeutiques, partagées avec le médecin traitant qui coordonne le suivi de la prise en charge, sont formulées. Les données recueillies lors des consultations servent également à alimenter une base de données anonymisée destinée à la recherche, notamment pour l’analyse de données issues des cohortes observationnelles.

Objets connectés, algorithmes et big data

Forte de ce bilan, la fondation a annoncé la création d’un Institut FondaMental sur la médecine personnalisée des maladies psychiatriques, qui devrait voir le jour en 2021 sur le campus Henri Mondor de l’université Paris Est de Créteil. Le futur institut FondaMental associera aux structures de soins, de recherche et de formation déjà présents sur le site Henri Mondor d’autres équipes de recherche (psychiatrie, neurosciences, sciences sociales…), des partenariats publics et privés et la société civile (associations de patients, donateurs et mécènes). Son objectif : devenir un « accélérateur d’innovations en psychiatrie » en stimulant la recherche et en permettant le transfert des progrès qui en seront issus aux patients. Il entend améliorer son dispositif de consultation spécialisé « en repensant le parcours du patient pour l’intégrer plus étroitement à la recherche ».

Il s’appuiera sur la mise en place de cohortes de patients qui permettront le recueil de données aussi bien cliniques que biologiques ou en temps réel via l’utilisation d’objets connectés. L’utilisation de « toute une série d’outils tels que les algorithmiques, le Big Data ou le machine learning permettra d’identifier des sous-groupes homogènes de patients au sein de ces pathologies extrêmement hétérogènes que sont les pathologies psychiatriques », souligne le Pr Marion Leboyer, directrice de la fondation FondaMental. Des essais cliniques permettront de tester différentes stratégies thérapeutiques, fonction des sous-groupes identifiés. Ces stratégies reposeront sur des traitements médicaux (médicaments, psychochirurgie…), des thérapeutiques psychosociales, la prise de compléments alimentaires comme les probiotiques, ou encore l’utilisation d’applications disponibles sur smartphones pour apprendre à gérer le stress, faire des exercices de médiation cognitive, par exemple. D’après le Pr Leboyer : « Ces stratégies thérapeutiques sont déjà disponibles, mais il faut les affiner pour choisir au bon moment et pour le bon patient telle ou telle stratégie ».

Trouver les financements

« Nous avons cinq années pour opérer une véritable révolution de la recherche en psychiatrie pour mieux comprendre, mieux diagnostiquer, mieux assurer le suivi et surtout, mieux soigner les malades », souligne le Pr Leboyer.

Reste à trouver les financements pour la construction de ce nouvel institut et à réunir les fonds pour mener à bien les projets. Alors que le coût de la santé mentale est estimé à 109 milliards d’euros par an, les investissements dans la recherche en santé mentale ne représentent que 2 % du budget de la recherche biomédicale.

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