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Troubles neurodéveloppementaux : un risque augmenté chez les enfants de père sous valproate, des résultats à confirmer (Coline Garré, Le Quotidien du Médecin)

Le valproate administré aux futurs pères pourrait-il faire encourir des risques malformatifs et neurodéveloppementaux aux enfants en devenir ? C’est ce que semble montrer une étude demandée en 2018 par l’Agence européenne des médicaments (EMA) aux laboratoires pharmaceutiques dans le cadre de la surveillance européenne des médicaments contenant du valproate et ses dérivés, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

« Les résultats suggèrent une augmentation du risque de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants dont le père a été traité par valproate dans les trois mois avant la conception », lit-on. Mais l’ANSM tempère : « Cette étude présente des limites qui ne permettent pas de tirer de conclusions définitives à ce stade sur ce risque. Des données complémentaires ont été demandées aux laboratoires par l’EMA et une évaluation européenne est en cours. »

Risque de 5 à 6 %

« Si ces résultats étaient confirmés, ils pourraient conduire à de nouvelles mesures de sécurité »,indique l’ANSM.
L’étude, conduite sur la base de plusieurs registres scandinaves (Norvège, Suède et Danemark) sur une longue période, a comparé les enfants dont le père était traité au valproate dans les trois mois qui précèdent la conception aux enfants dont le père était traité par lamotrigine ou lévétiracétam.

Le risque de troubles neurodéveloppementaux, comme des troubles du spectre autistique, chez les enfants dont le père a été exposé au valproate varie entre 5,6 % et 6,3 % contre 2,5 % et 3,6 % pour les enfants nés de père traité par lamotrigine ou lévétiracétam. Pour rappel, ce risque de troubles neurodéveloppementaux est de l’ordre de 30 à 40 % après une exposition maternelle au valproate.

Pas d’arrêt d’un médicament sans en parler au médecin

En attendant des données consolidées, l’ANSM demande aux patients traités par un médicament contenant du valproate ou un de ses dérivés de ne pas l’arrêter sans en parler au médecin. « L’arrêt du traitement expose les patients épileptiques à la réapparition des crises convulsives », est-il rappelé.

Sur la même ligne, « la modération est recommandée à ce stade afin d’éviter toute initiative des patients préjudiciable à leur santé », écrit Épilepsie-France, craignant des inquiétudes légitimes de la part de patients. « L’épilepsie est une maladie neurologique complexe comportant plus de 50 syndromes différents ; chaque épilepsie est singulière, nécessitant un traitement personnalisé »,insiste l’association.

« Depuis des années, Marine Martin alerte sur les dangers de la Dépakine, cet antiépileptique qui a la propriété de modifier le niveau de d’expression des gènes, qui passe dans le sperme », commente sur Twitter l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant (Apesac). Tout en réclamant de longue date des travaux sur l’effet transgénérationnel de la Dépakine, l’association, avait publié en 2021 une petite étude portant sur une centaine de ses membres.

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