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De l’autisme à la dépression, via le chômage (Dr Alain Cohen, Journal International de Médecine)

Si la perte d’un emploi constitue un facteur classique de risque de dépression, une équipe des États-Unis rappelle dans Autism Research que cette relation n’avait jusqu’à présent pas encore été examinée directement parmi les personnes avec TSA (troubles du spectre de l’autisme).

Cette étude a été réalisée sur une population de 144 jeunes adultes qui occupaient un emploi avant la survenue de la pandémie de Covid-19. Parmi eux, plus du tiers (37,5 %) ont signalé un changement d’emploi au cours des 2 premiers mois de cette crise sanitaire, cette modification consistant soit en une perte partielle du temps de travail ou/et du salaire, soit en une perte totale de l’activité, c’est-à-dire le chômage.

Dans ce contexte de hausse du chômage imputable à la Covid-19, afin d’évaluer le lien entre perte d’emploi et risque de dépression chez les jeunes adultes avec TSA, les auteurs ont effectué auprès d’eux deux sondages en ligne, le premier juste avant l’adoption généralisée de mesures de distanciation sociale aux États-Unis, et le second dix semaines plus tard. Ces sondages ont inclus l’appréciation de la symptomatologie dépressive par le questionnaire de Beck (Beck Depression Inventory-2)[1]. Le second sondage a évalué l’impact perçu sur le bien-être après la modification ou la perte d’un emploi.

Une population plus vulnérable

En comparant les symptômes dépressifs entre ces deux sondages, les auteurs constatent un accroissement significatif des symptômes dépressifs après une réduction ou une perte d’emploi, par rapport à l’absence de changement dans la vie professionnelle. Et l’impact perçu par les intéressés de leur changement d’activité permet de « prédire les symptômes dépressifs. »

Sans surprise, ces observations confirment que la réduction du temps de travail ou du salaire et a fortiori le chômage entraînent une aggravation des symptômes dépressifs chez les adultes atteints de TSA. Les auteurs estiment donc qu’un meilleur soutien aux adultes avec autisme sur leur lieu de travail peut contribuer à réduire non seulement la probabilité de perte d’emploi, mais aussi le risque de dépression chez ces personnes plus vulnérables aux changements.

[1] https://institutpsychoneuro.com/wp-content/uploads/2015/08/BDI-II.pdf

Dr Alain Cohen

RÉFÉRENCE

Lounds Taylor J et coll. : Job loss predicts worsening depressive symptoms for young adults with autism: A COVID-19 natural experiment. Autism Research, 2022 (1): 93–102. doi: 10.1002/aur.2621.

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