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Autisme : la piste des probiotiques (Dr Blandine Esquerre, Journal International de médecine)

Paris, le jeudi 25 octobre 2018 – Comment « allez-vous » ? Toujours utilisée, cette question qui est une expression ancienne, interrogeait le bien-être digestif et notamment défécatoire des personnes pour en déterminer la santé. C’était avant-gardiste, au fond : depuis sa (re)découverte en tant qu’acteur majeur de la santé, la flore intestinale est l’objet de multiples études la rendant soit responsable, soit coupable, ou la soupçonnant de complicité dans des troubles du comportement ou des pathologies, notamment neurologiques.

Dans le sillage d’une première étude américaine qui avait fait, en 2013, le lien entre probiotiques (bactéroïdes fragilis) et autisme, une équipe française a récemment étudié le rôle dans l’autisme d’un autre probiotique, lactobacillus reuteri.

Génome et microbiome

La composante génétique de l’autisme est aujourd’hui admise : certaines mutations de gènes sont liées à la sévérité de l’atteinte. C’est le cas de la famille SHANK, impliquée dans le développement et le fonctionnement des circuits neuronaux. Dans l’intestin de souris mutées Shank3, qui présentent deux des traits les plus prédominants de l’autisme, un comportement compulsif répétitif et un évitement des interactions sociales, les chercheurs ont remarqué une baisse de l’abondance de certaines bactéries intestinales. En rééquilibrant leur flore avec Lactobacillus reuteri, ils ont observé une certaine atténuation de ces symptômes.

Si la flore intestinale (le microbiome) peut être perturbée par des modifications génétiques et sécrète des neurotransmetteurs, plus précisément si Lactobacillus reuteriinteragit avec le système nerveux via le neurotransmetteur GABA (acide gamma-aminobutyrique), les chercheurs pensent que ce probiotique, déjà utilisé et commercialisé pour soulager les coliques du nourrisson, pourrait donc atténuer la symptomatologie des troubles de la sphère autistique.

Et quand on répond « ça va bien », c’est aussi que le moral est bon, alors…

RÉFÉRENCE
Laure Tabouy et coll. « Dysbiosis of microbiome and probiotic treatment in a genetic model of autism spectrum disorders », Brain, Behavior, and Immunity Volume 73, October 2018, Pages 310-319, https://doi.org/10.1016/j.bbi.2018.05.015

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