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Enfants handicapés : une rentrée des classes manquée pour des centaines d’élèves (Aurélie Haroche, Journal International de Médecine)

Paris, le mardi 4 septembre 2018 – Nous évoquions la semaine dernière les importants efforts d’intégration des enfants porteurs de handicap réalisés ces dernières décennies en France : le nombre de jeunes inclus est en effet passé de 90 000 en 1998 à 300 753 en 2016 (dans le premier et le second degré). Cette évolution a été entre autres permise grâce au soutien des assistants de vie scolaire (AVS). Cependant, ce dispositif est loin d’être optimal.
Un ministère trop optimiste ?
Originellement sous dimensionné par rapport aux besoins, le système est par ailleurs victime de son succès : il ne parvient pas à répondre aux demandes croissantes ; d’autant plus que dans certains cas, les directeurs font de la présence d’un AVS une condition sine qua non à l’inclusion de l’enfant (même quand celui-ci n’est pas forcément indispensable). Ainsi, chaque année, des dizaines d’élèves sont privés d’école, de manière complète ou partielle, faute d’AVS disponible. Hier, ils étaient par exemple plus de 750 à ne pas avoir pu faire leur rentrée comme les autres enfants, en raison de l’absence d’accompagnant, selon un recensement établi par le Collectif Citoyen Handicap. Selon ce dernier, la situation s’est considérablement dégradée par rapport à l’année dernière. Pourtant, l’Education nationale avait affirmé que 3 584 équivalents temps plein supplémentaires seraient disponibles ; un chiffre trop optimiste selon certaines associations dont l’APF France handicap.
Un sujet pour l’avenir
Outre les contraintes budgétaires, la pénurie d’AVS est liée en grande partie aux difficultés de recrutement. Pour répondre à cet écueil, le gouvernement a considérablement assoupli les critères d’éligibilité ce printemps et cet été. Néanmoins, les associations font remarquer que les modes de sélection ne sont pas seuls en cause dans les difficultés d’embauche. La précarité des accompagnants constitue également une impasse majeure : emploi à temps partiel, en CDD, faiblement rémunéré comptent parmi les défauts multiples (et bien connus) de ces postes. Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat au handicap paraît consciente de cette limite et a promis qu’elle serait au centre des discussions qui doivent s’engager à partir du 10 septembre pour rénover le dispositif d’accompagnement des enfants handicapés. Mais en attendant cette réforme, l’épreuve de force se poursuit pour les centaines de familles privées d’AVS et de solutions pérennes. Le gouvernement promet qu’une réponse leur sera apportée dans les jours qui viennent. Les associations, elles, demeurent vigilantes.

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