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Toujours pas de vote pour la définition européenne des perturbateurs endocriniens (Damien Coulomb, Le Quotidien du Médecin)

Les représentants des États Membres de l’Union Européenne composant le comité permanent des plantes, des animaux, de l’alimentation et des aliments n’ont pas voté le nouveau texte de la commission européenne visant à proposer les critères définissant les perturbateurs endocriniens.

La présentation d’une nouvelle proposition de texte devant les représentants des États membres a eu lieu aujourd’hui, le 30 mai, mais ces derniers avaient besoin de « plus de temps » pour consulter le texte avant de « finaliser une position », selon un porte-parole de la commission. Un nouveau vote pourrait avoir lieu lors d’une prochaine réunion prévue « avant la pause estivale », nous précise-t-on.

La saga sans fin

C’est la huitième fois que la commission réunit les membres autour d’une version de ce texte. Lors de la précédente réunion, le 28 février dernier, le texte n’avait été que peu modifié en dehors de la suppression de la référence au « risque négligeable » des perturbateurs endocriniens, référence jugée trop souple qui ouvrait une brèche importante dans laquelle de nombreuses substances auraient pu s’engouffrer.

Le texte présenté en février, comme celui discuté aujourd’hui, comporte encore l’essentiel des points pour lequel il est très critiqué, à savoir une exigence trop élevée en termes de définition des perturbateurs endocriniens. Une molécule n’est en effet considérée comme un perturbateur endocrinien que si son mode d’action est bien identifié chez les vertébrés, et si le lien entre ce mode d’action et une pathologie est scientifiquement prouvé. « Un mode d’action endocrine pertinent pour un phylum spécifique peut ne pas être biologiquement possible dans un autre phylum », peut-on lire dans la dernière version du texte.

La gradation des risques

Rencontré par « Le Quotidien du Médecin » à l’issue d’une présentation sur les effets des perturbateurs endocriniens sur la santé (organisée par Santé Publique France), le Dr Robert Barouki du service de biochimie métabolique de l’hôpital Necker Enfants Malades, estime qu’une définition stricte « n’est pas un problème en soi. En revanche, il faudrait aussi que la classification européenne permette de désigner les perturbateurs endocriniens « probables » et « suspectés » comme on le fait pour les produits cancérogènes. C’est à chaque pays ensuite de savoir quel est son niveau d’exigence en termes de sécurité ».

Cette définition graduée correspond à celle adoptée en 2009 par l’Organisation mondiale de la santé.

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