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Exposition prénatale aux pesticides et autisme, pas de lien démontré (Dr Alain Cohen, Journal International de Médecine)

La médecine n’est pas à l’abri des problèmes d’environnement. Ainsi, puisqu’ils peuvent « traverser la barrière placentaire », plusieurs types de pesticides (encore trop largement répandus) seraient peut-être impliqués, au moins en partie, dans le déterminisme de troubles du neurodéveloppement.
Dans un contexte où des travaux antérieurs suggèrent cette possibilité d’associations entre une exposition prénatale à divers pesticides et des troubles du spectre autistique (TSA) chez l’enfant, une enquête épidémiologique a été menée aux États-Unis pour préciser l’influence de la consommation d’aliments chargés en résidus de pesticides et du score de charge des résidus de pesticides dans l’organisme sur la présence de TSA.

Mais effet protecteur des fruits et légumes ?

Les auteurs ont conduit leur recherche chez 256 participantes de EARLI (Early Autism Risk Longitudinal Investigation, une enquête longitudinale sur le risque d’autisme précoce[1 menée lors d’une nouvelle grossesse, auprès de femmes ayant déjà eu un enfant atteint de TSA (ce qui multiplie par 10 environ le risque de récidive dans la fratrie). Les apports alimentaires ont été appréciés par un questionnaire sur l’alimentation pendant la grossesse et l’évaluation des associations entre la consommation de fruits et légumes, la charge en résidus de pesticides et les scores à l’échelle de réactivité sociale (Social Responsiveness Scale)[2] s’appuie sur une régression linéaire multivariée. Les enfants ont été suivis jusqu’à l’âge de trois ans.


Si les auteurs n’observent pas d’associations entre les résidus de pesticides dans les aliments et les TSA, ils constatent par contre des réductions des traits autistiques avec une consommation globale de fruits et légumes plus élevée. Ainsi, dans cette cohorte à forte probabilité familiale de TSA, les résultats de l’étude ne confirment pas la relation suspectée entre résidus de pesticides dans l’alimentation et TSA, mais dans la mesure où les effets bénéfiques de la consommation de fruits et légumes peuvent influencer cette relation, les auteurs proposent d’orienter des recherches futures vers l’incidence de la consommation de fruits et légumes sur l’atténuation du risque de TSA.


[1] http://www.earlistudy.org/
[2] https://www.researchgate.net/publication/268516315_Verification_of_the_utility_of_the_social_responsiveness_scale_for_adults_in_non-clinical_and_clinical_adult_populations_in_Japan

Dr Alain Cohen
Référence
Joyce EE et coll.: Prenatal exposure to pesticide residues in the diet in association with child autism-related traits: Results from the EARLI study. Autism Research, 2022; 1–14 publication avancée en ligne le 8 mars. doi.org/10.1002/aur.2698

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