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Comité interministériel du handicap : les plateformes de coordination et d’orientation pour les 7-12 ans souffrant de troubles du neurodéveloppement devraient voir le jour en 2021 (Coline Garré, Le Quotidien du Médecin)

À l’occasion du 5e Comité interministériel du handicap(CIH), qui a rassemblé ce 5 juillet une dizaine de ministres et les associations, le gouvernement a affiché sa volonté de rattraper le temps perdu à cause de la crise du Covid-19. « Il faut rattraper le retard pris dans certains domaines. La crise sanitaire a impacté tout le monde, y compris le champ du médico-social et ses professionnels », a déclaré la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

Pas de grandes annonces en matière de santé, contrairement à l’année dernière où l’accent avait été mis sur les aides à la parentalité, mais la confirmation que les engagements seront tenus. Ainsi, une quinzaine de plateformes de coordination et d’orientation (PCO), destinées à diagnostiquer les troubles du neurodéveloppement et à intervenir précocement, seront déployées pour les enfants âgés de 7 à 12 ans, dès 2021. Le fonctionnement sera calqué sur celui des 63 plateformes qui existent actuellement pour les 0-6 ans. Quelque 24 nouvelles PCO devraient aussi ouvrir pour la tranche des plus petits, afin de couvrir tout le territoire d’ici à 2022, indique le dossier de presse.

Toujours en lien avec l’autisme, cette fois dans le domaine de la protection de l’enfance (qui accueille 25 % d’enfants avec handicap), le gouvernement insiste sur nécessité d’éviter les confusions entre trouble du neurodéveloppement (TND) et situation de maltraitance. Il renvoie vers le nouveau cadre de référence publié par la Haute Autorité de santé sur l’évaluation des enfants en danger et s’engage à diffuser une liste de médecins experts (TND, TDAH, DYS) aux cellules de recueil des informations préoccupantes (Crip) ainsi qu’aux magistrats : une fois saisis, ces experts auront cinq jours pour établir un diagnostic, en urgence.

Surdi-cécité reconnue comme handicap, pas encore les troubles psychiques

Les travaux sont toujours en cours pour attribuer dès 2022 la prestation de compensation du handicap (PCH) sans limitation de durée pour les personnes dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer. Un engagement de longue date de Sophie Cluzel.

Nouveauté, la surdi-cécité est reconnue comme un handicap à part entière. D’ici à la fin de l’année, les modalités de compensation adaptées aux besoins de 6 500 personnes atteintes d’une déficience auditive et visuelle seront définies.

En revanche, la prise en compte du handicap psychique, mental, et cognitif dans la PCH n’est pas encore à l’ordre du jour. La mission confiée au Dr Denis Leguay a bien proposé la reconnaissance d’un besoin de compensation (notamment pour lutter contre l’isolement), mais le gouvernement attend le lancement d’une étude action dans les territoires « pour approfondir les constats ».

Par ailleurs, les associations ont fait entendre leur colère au sujet de l’allocation adulte handicapé (AAH). Depuis des semaines, elles se mobilisent pour que son calcul ne soit plus dépendant des revenus du conjoint de la personne handicapée. Opposé à cette réforme, le gouvernement a bloqué son vote au Parlement, proposant à la place un abattement forfaitaire de 5 000 euros sur les revenus du conjoint, une mesure qui sera opérationnelle dès le 1er janvier 2022, a réaffirmé le Premier ministre ce 5 juillet.

Santé affective et sexuelle abordée à l’automne

Enfin, il faudra attendre l’avis du Comité consultatif national d’éthique, initialement attendu début 2021, pour que s’ouvre une réflexion sur la question de l’assistance sexuelle pour les personnes handicapées. En attendant, le gouvernement fait état de l’ouverture de cinq centres ressources à la vie intime, affective et sexuelle en Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Hauts-de-France et en Île-de-France. Un colloque sur le sujet devrait se tenir à l’automne.

Encore à l’automne, une campagne de sensibilisation au handicap devrait être lancée auprès du grand public. « Le handicap ne circule pas encore suffisamment dans la cité, soit par un manque d’accessibilité pour les personnes, soit car il y a énormément de préjugés et de méconnaissance autour », a expliqué Sophie Cluzel, prônant « l’acceptation de la différence ».

 

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