Retarder la prise en charge adéquate des enfants autistes a un coût pour l’enfant et la société (traduction d’un article de la revue JAMA Pédiatrique paru sur le site Gynger)
Quel est l’impact en terme d’autonomie pour les individus et en terme de coûts pour la société d’un délai d’attente trop long pour une prise en charge comportementale intensive des enfants porteurs d’un trouble du spectre autistique ? C’est la question à laquelle ont souhaité répondre des chercheurs canadiens (Ontario). Ils sont partis du principe que ces interventions comportementales étaient les plus efficaces pour les enfants autistes mais que le délai moyen de 32 mois d’attente pour en bénéficier était dommageable pour ces enfants et pour la société en général. Ils ont comparé les conséquences d’un délai réduit de moitié (prise en charge à presque 4 ans) , d’une prise en charge immédiate (moins de trois ans) et d’une prise en charge différée de 32 mois comme c’est actuellement le cas (plus de 5 ans). Les chercheurs ont modélisé leurs pronostics en calculant le quotient intellectuel final attendu en fonction de l’âge auquel débute la prise en charge (plus elle débute tôt, plus l’enfant a des chances d’avoir un développement cognitif proche de la norme). A partir de ce résultat ils ont estimé le nombre d’années passées en totale autonomie jusqu’à l’âge de 65 ans. L’absence de délai de prise en charge permet d’augmenter considérablement le nombre d’année « autonomes » vécues par une personne autiste et permet d’économiser par individu, 53.000 dollars canadiens par rapport à une prise en charge retardée.