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Eye tracking : le sillon temporal supérieur impliqué dans le contrôle du regard (Le Quotidien du Médecin, Betty Mamane)

Les chercheurs français ont visé juste. Une étude de l’INSERM et de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris*, publiée dans la revue « Cerebral Cortex », montre la possibilité de modifier le comportement du regard par stimulation magnétique transcrânienne (TMS).

Ces travaux, dirigés par le Pr Monica Zilbovicius au sein de l’Unité INSERM 1000, ont porté sur une région particulière du cerveau, le sillon temporal supérieur (STS). De nombreuses études soulignent son rôle dans la perception et le mouvement des yeux mais aucune donnée expérimentale n’a démontré jusqu’à ce jour la modification possible du regard par une modulation artificielle de ce réseau neuronal. Les chercheurs ont eu l’idée d’utiliser la TMS, technique non invasive et indolore, pour étudier les changements du regard induits par l’inhibition du STS à l’aide de l’oculométrie (« eye tracking »). Ils ont montré à 15 sujets des films mettant en scène des acteurs et ont enregistré la façon dont ils les regardaient avant et après l’inhibition du STS. Lorsque la zone était inhibée, le regard des volontaires s’écartait de manière significative des yeux des acteurs.

Une nouvelle piste thérapeutique de l’autisme

La démonstration est ainsi faite que l’inhibition du sillon temporal supérieur perturbe donc de manière sélective et transitoire le mouvement du regard.

Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients autistes chez qui l’on observe un manque de préférence marquée pour suivre les yeux d’autrui. De nombreuses études en imagerie cérébrale ont en effet signalé la présence d’anomalies anatomiques et fonctionnelles au niveau du STS chez ces patients. « Sachant que la TMS peut être appliquée de façon à inhiber ou à exciter une certaine zone du cerveau, l’excitation du STS par TMS pourrait induire une augmentation du regard vers les yeux. C’est une piste que nous explorerons au cours de la prochaine étape de notre recherche », a souligné le Pr Zilbovicius.

* Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) 2 Unité INSERM 1000, Service de radiologie pédiatrique, Hôpital Necker – Enfants malades, AP-HP

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