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Des stratégies génomiques pour démêler l’étiologie de l’autisme (Dr Alain Cohen, Journal International de Médecine)

L’autisme est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des déficits de communication, une diminution des compétences sociales, et des comportements et intérêts restreint et répétitifs. Face au caractère très hétérogène des troubles du spectre autistique (TSA) tant sur le plan phénotypique que génétique, les progrès des technologies génomiques permettent de mieux approcher « l’architecture génétique » des TSA déclarent les auteurs d’un article sur l’intérêt des stratégies génomiques pour démêler l’étiologie de l’autisme. 


Alors que les descriptions des manifestations cliniques des TSA sont restées inchangées depuis celles de Leo Kanner (en 1943), notre perception de ces troubles s’est largement éloignée de l’acception initiale et erronée des TSA comme conséquence d’un manque maternel de véritable chaleur (maternal lack of genuine warmth, selon Kanner, en 1949), pour s’orienter vers la prise en compte d’une étiologie mutifactorielle impliquant des causes environnementales et génétiques sous-jacentes.

Premières preuves d’une implication génétique en 1977


Le ratio hommes/femmes d’environ 4 pour 1 laisse déjà suspecter une base génétique des TSA, laquelle est confirmée par des études sur les jumeaux et leur famille. En 1967, les premières recherches sur la possibilité de causes génétiques des TSA se sont révélées « peu concluantes », mais la première preuve d’une composante génétique dans l’étiologie des TSA » est venue dix ans plus tard (en 1977), à la faveur d’une étude de 21 paires de jumeaux de même sexe où Susan Folstein et Michael Rutter[1] ont analysé la probabilité que des jumeaux monozygotes (n = 11) reçoivent tous deux le diagnostic de TSA (définie comme une concordance), comparativement à des jumeaux dizygotes (n = 10) : la concordance était respectivement de 82 % vs 10 % .


Depuis ces premières études contributives sur l’existence d’une composante génétique dans les TSA, des tailles d’échantillons plus importantes ont facilité les enquêtes sur la contribution de variantes communes, puis la disponibilité actuelle de méthodes de séquençage de nouvelle génération a donné une vision plus large de possibles mécanismes biologiques, sous-jacents aux TSA, sans limiter les recherches à des voies ou processus spécifiques. On a ainsi identifié de nombreux gènes associés aux TSA et impliquant des voies biologiques communes, quel que soit le type de variant affectant la fonction de ces gènes. Le regroupement de ces sous-types génétiques devrait permettre de mieux étudier les mécanismes moléculaires sous-jacents à chacun d’eux et –espèrent les auteurs– conduire éventuellement à un diagnostic moléculaire plus rapide et plus précis, voire à une thérapeutique ciblée efficace.

Dr Alain Cohen

RÉFÉRENCES
[1] Folstein, S., & Rutter, M. (1977). Infantile autism: A genetic study of 21 twin pairs. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 18(4), 297–321. https://doi.org/10.1111/j.1469-7610.1977.tb00443.x
Vashisth S coll.: Genomic strategies to untangle the etiology of autism: A primer. Autism Research, vol 15, 2023(01): 31–39. doi: 10.1002/aur.2844.

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