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Utilité des psychothérapies dans les troubles borderline (Dr Alain Cohen, Journal International de Médecine)

Réalisée par une équipe regroupant des chercheurs exerçant en Allemagne, au Danemark et au Royaume-Uni, une revue systématique ciblée avec méta-analyse est consacrée aux psychothérapies dans le trouble de la personnalité borderline, afin d’évaluer leurs effets comme traitements autonomes et complémentaires.

Les facteurs d’appréciation principaux sont la gravité du trouble borderline, l’automutilation, le suicide et le fonctionnement psychosocial. D’autres critères d’appréciation secondaires sont la dépression et l’attrition. Les auteurs ont identifié trente et un essais contrôlés randomisés totalisant 1 870 participants et correspondant à leurs critères d’inclusion.

En tant que traitement isolé, ils constatent des effets statistiquement significatifs (avec un faible niveau de certitude globale) pour la thérapie comportementale dialectique [dialectical behaviour therapy, DBT][1] (automutilation : SMD [différence moyenne standardisée][2] = -0,54 ; p = 0,006 ; fonctionnement psychosocial : SMD= -0,51 ; p = 0,01) et pour une thérapie « basée sur la mentalisation » (mentalisation-based treatment) : (automutilation : risque relatif = 0,51 ; p < 0,0007 ; risque relatif de suicide = 0,10 ; p < 0,0001).

Des preuves raisonnables

Pour les interventions venant en appoint, les auteurs notent des preuves de qualité modérée d’effets bénéfiques pour « la formation aux compétences » [DBT skills training] (sévérité du trouble borderline : SMD = -0,66 ; p = 0,002 ; fonctionnement psychosocial = SMD -0,45 ; p = 0,002).

D’autres preuves statistiquement significatives de faible niveau de certitude sont notées pour le groupe « régulation des émotions » [emotion regulation group] (sévérité du trouble borderline : différence moyenne = -8,49 ; p < 0,00001), pour le groupe thérapie cognitive assistée manuellement [manual-assisted cognitive therapy][3] (automutilation : différence moyenne = -3,03 ; p = 0,03 ; risque de suicide : SMD = -0,96 ; p = 0,005) et pour le groupe entraînement à la prévisibilité émotionnelle et à la résolution de problèmes (sévérité du trouble borderline : SMD = -0,48 ; p = 0,002).

Les auteurs estiment donc qu’il existe des « preuves raisonnables » en faveur de l’utilité de telles interventions psychothérapeutiques chez les personnes avec un trouble de personnalité borderline, en proposant toutefois la réalisation de futures études de réplication pour conforter ces résultats.

[1] https://behavioraltech.org/resources/faqs/dialectical-behavior-therapy-dbt/

[2] https://handbook-5-1.cochrane.org/v5.0.0/chapter_9/9_2_3_2_the_standardized_mean_difference.htm#:~:text=The%20standardized%20mean%20difference%20is,they%20use%20different%20psychometric%20scales).

[3] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4115373/

Dr Alain Cohen

RÉFÉRENCE
Stoffers-Winterling JM coll.: Psychotherapies for borderline personality disorder: a focused systematic review and meta-analysis. Br J Psychiatry, 2022-09: 538–552.

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