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La sévérité des TSA impliquée dans le risque d’épilepsie (Dr Alain Cohen, Journal International de Médecine)

On sait que la comitialité est plus fréquente en cas de troubles du spectre autistique (TSA), et des travaux antérieurs suggèrent que le quotient intellectuel (QI) serait impliqué dans la médiation de cette association épidémiologique. D’autre part, la déficience intellectuelle constitue par elle-même un facteur de risque d’épilepsie, indépendamment des TSA où ces deux problématiques (épilepsie et déficience intellectuelle) sont des comorbidités fréquentes. Portant sur deux cohortes d’enfants avec TSA (représentant au total 6 975 jeunes autistes), une étude réalisée à Baltimore (États-Unis) évalue le rôle indépendant de quatre critères de sévérité des troubles autistiques dans leur relation avec le risque de comitialité : déficience intellectuelle, troubles du langage, gravité des symptômes au cœur des TSA (déficits de la communication et des interactions sociales, intérêts restreints, comportements stéréotypés) et troubles du fonctionnement moteur. Ces analyses sont effectuées en contrôlant deux facteurs pertinents déjà connus, l’âge et le sexe (l’autisme étant plus souvent diagnostiqué dans l’enfance et plus fréquent chez les garçons).

Association plus forte en cas de déficience intellectuelle

Pour l’une des deux cohortes, les quatre facteurs de gravité des TSA examinés montrent des associations statistiques indépendantes avec l’épilepsie, mais dans la seconde cohorte, ce lien n’est retrouvé seulement que pour trois de ces quatre facteurs. Dans les deux études, les auteurs constatent que l’association la plus forte (risque relatif) entre comitialité et facteur de gravité du TSA est retrouvée avec la déficience intellectuelle. Mais la taille des effets (effect size) demeure « modeste. »

Au total, d’autres marqueurs de gravité des TSA suggèrent que cette association entre TSA et comitialité n’est pas réductible au seul effet de la déficience intellectuelle.  Alors que les données de la littérature médicale sur ce thème sont parfois divergentes, les auteurs estiment que ces éventuelles « incohérences» résultent d’études manquant de puissance statistique et que d’autres travaux seraient nécessaires pour avancer dans la compréhension de ce sujet, la signification clinique et la pertinence scientifique pouvant dépendre de la taille de l’effet, et pas simplement de la signification statistique.
Dr Alain Cohen

Référence
Ewen JB coll.: Epilepsy and autism severity: A study of 6975 children. Autism Research, 2019 ; 12 : 1251–1259.

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