Vers un test pour détecter l’autisme dans les pupilles (paru dans la revue Sciences et Avenir)
Sciences et Avenir note en effet : « Pourrait-on mettre au point un test diagnostique de l’autisme dès les premiers mois de vie ? C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude suédoise au long cours dirigée par Terje Falck-Ytter de l’université d’Uppsala », qui vient de paraître dans Nature Communications.
Le magazine explique que « les chercheurs ont étudié les réflexes photomoteurs de bébés d’une dizaine de mois et ont ensuite suivi les enfants jusqu’à l’âge de 3 ans, à l’âge où le diagnostic d’autisme est effectivement posé. Ce réflexe correspond à la réponse de la pupille quand elle est exposée à des changements d’intensité lumineuse et la vitesse avec laquelle elle se contracte ou se dilate, gérant ainsi la quantité de lumière qui atteint la rétine ».
Sciences et Avenir retient que « l’étude […] révèle au moins trois choses essentielles. La première est que les enfants qui seront diagnostiqués autistes à l’âge de 3 ans auront, à l’âge de 9-10 mois, contracté leurs pupilles plus fortement que ceux qui ne seront pas atteints du syndrome. La deuxième est qu’il semble exister une corrélation entre la contraction de la pupille et la sévérité de l’atteinte autistique ».
« Enfin, la troisième est que la découverte des chercheurs suédois contredit les études antérieures, en établissant que chez les enfants après 3 ans, une fois donc le diagnostic d’autisme posé, le réflexe pupillaire est plus faible que celui d’enfants dans un groupe contrôle. Ce qui signifie que les autistes ont au début de leur vie un réflexe photomoteur plus vif que le reste de la population et que celui-ci s’inverse par la suite, devenant plus faible », remarque le magazine.
Il s’interroge :« Hypersensible au début de la vie, ce réflexe s’émousse-t-il donc par la suite d’avoir été trop sollicité ? ». Terje Falck-Ytter indique qu’« il est trop tôt pour répondre de manière aussi catégorique. Tout ce que nous voyons c’est que, par rapport à un groupe contrôle, les pupilles des autistes réagissent très fort à des stimuli lumineux en début de vie, puis très faiblement ».
Sciences et Avenir ajoute :« Ce travail peut-il être mis en relation avec l’une des caractéristiques des autistes qui est la difficulté à établir des contacts visuels avec d’autres personnes ? ».
Le chercheur suédois répond qu’« effectivement, nous avons trouvé des corrélations entre la contraction de la pupille et les difficultés de communication sociale qu’éprouvera le jeune enfant par la suite, y compris au niveau du contact visuel. […] C’est probablement un phénomène qui affecte tout le processus sensoriel et pas seulement la vision ».
Sciences et Avenir conclut que « pour l’instant, [Terje Falck-Ytter] estime être encore loin de pouvoir appliquer ces résultats à des tests diagnostiques à base d’un pupillomètre. Mais, dans le futur, il n’exclut pas l’idée d’utiliser cette méthode pour faciliter une détection précoce du syndrome ».