Un lien douteux entre autisme de l’enfant et prise d’IRS par le père (Dr Roseline Péluchon, Journal International de Médecine)
Plusieurs travaux ont montré que la prise d’IRS pouvait altérer la qualité du sperme et favoriser une fragmentation anormale de l’ADN spermatique, qui sont elles-mêmes associées à une diminution de la fertilité, à des complications pendant la grossesse et à une augmentation des problèmes de santé de l’enfant.
Le risque d’autisme sur la descendance des pères traités par IRS a été évoqué et fait l’objet d’une étude publiée récemment. Il s’agit d’une étude de cohorte incluant près de 670 mille enfants nés entre 1998 et 2008. Étaient notamment confrontées les données concernant l’utilisation d’IRS par les pères dans les 3 mois précédant la conception, le diagnostic d’un trouble du spectre autistique de l’enfant et un certain nombre de facteurs confondants potentiels.
Des facteurs de confusion non identifiés
Il apparaît que les enfants dont le père a pris un IRS dans les 3 mois précédant la conception (enfants « exposés ») ont plus de risque que les « non-exposés » de diagnostic de trouble du spectre autistique (Risque relatif 1,62 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 1,33 à 1,96). Le risque est toutefois atténué après ajustement pour certains facteurs confondants, et particulièrement pour les pathologies psychiatriques présentes chez le père (RR 1,43 ; IC 1,18 à 1,74). Les auteurs ont réalisé des analyses stratifiées en tenant compte des antécédents de troubles affectifs chez le père, et il n’est pas retrouvé dans ce cas d’augmentation du risque de trouble autistique chez l’enfant.
En examinant la fratrie, il n’est pas retrouvé non plus d’augmentation du risque de trouble autistique chez les enfants de la fratrie exposés et les non-exposés. Il se pourrait donc que cette augmentation retrouvée en première analyse soit liée à d’autres facteurs que la seule utilisation d’un IRS avant la conception. Ce pourrait être la pathologie paternelle à l’origine de la prescription d’IRS, mais aussi d’autres facteurs confondants non identifiés.
Dr Roseline Péluchon