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Un cerveau masculin pour l’autisme ? (Dr Alain Cohen, Journal International de Médecine)

Christine Ecker (pédopsychiatre à l’Université Goethe de Francfort-sur-le-Main, en Allemagne) et ses collaborateurs rappellent un constat classique : les troubles du spectre autistique (TSA) se révèlent « 2 à 5 fois plus fréquents chez les garçons que chez les filles. » On estime que cette prédominance masculine traduirait l’existence d’un facteur de risque lié au phénotype masculin, mais lequel ?

Portant sur 98 sujets avec autisme (49 hommes et 49 femmes) et 98 sujets-témoins dits neurotypiques (c’est-à-dire non considérés comme autistes), âgés de 18 à 42 ans, une étude vise à préciser dans quelle mesure une telle caractéristique de « masculinisation » du cerveau serait effectivement associée à un accroissement du risque de TSA.

Une différence d’épaisseur corticale

S’appuyant en particulier sur les ressources de l’imagerie par résonance magnétique, les auteurs observent que l’épaisseur du cortex cérébral « varie de façon systématique chez les hommes normotypiques et chez les femmes avec autisme », la majorité des femmes avec TSA (39 sur 49, soit 80 %) ayant une épaisseur corticale « semblable à celle des hommes normotypiques. » Et réciproquement, les femmes avec un profil d’épaisseur corticale évoquant celui d’un homme présentent « un risque de TSA 5,5 fois plus élevé. »

Si des travaux antérieurs avaient déjà suggéré qu’une épaisseur plus importante du cortex masculin constitue un facteur aggravant le risque d’autisme, cette nouvelle étude semble la première à mettre en évidence un lien significatif entre une « masculinisation » du cerveau féminin et cette même augmentation du risque.

Confirmant une nouvelle fois l’enracinement de l’autisme dans un substrat neurodéveloppemental (en l’occurrence la variabilité d’une caractéristique anatomique, l’épaisseur de certaines régions corticales), cette étude ouvre aussi l’espoir d’une utilisation future de la neuro-imagerie pour étayer un diagnostic plus précoce d’autisme, même si C Ecker n’en attend, dans l’immédiat, « aucun changement dans la gestion clinique actuelle de l’autisme. »

Dr Alain Cohen

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