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Le lien entre infection maternelle et autisme en partie expliqué chez la souris (Damien Coulomb, Le Quotidien du Médecin)

Une partie du voile a été levée sur les mécanismes reliant l’infection maternelle au cours de la grossesse et le risque d’autisme, dans deux articles publiés ce jeudi dans la revue « Nature ». L’activation du système immunitaire maternel est connue pour contribuer à des anomalies comportementales, comme cela a été démontré dans des modèles murins et chez le singe.

Chez l’homme des études suggèrent que l’exposition du fœtus à un processus inflammatoire est également associé à une augmentation du risque d’autisme.

Induction des anomalies cérébrales

Dans un premier papier, les Dr Jun Huh et Gloria Choi, du MIT, ont travaillé à partir de l’hypothèse émise par plusieurs études antérieures selon laquelle l’interleukine-17a, produite par les lymphocytes T helper Th17 est impliquée dans l’induction des anomalies cérébrales chez les souris nouveau-nées, via le déclenchement d’un syndrome auto inflammatoire.

Les chercheurs du MIT ont tenté de savoir si le microbiote des souris gestantes contribuait à ce processus. Ils ont relevé que la présence de certaines bactéries promeut la production de Th17 au cours de la grossesse. La bactérie en question se trouve être une bactérie commensale humaine, qui augmente la réponse des cellules Th17 lors d’une infection. Sa présence est associée à une augmentation du risque d’anomalies du comportement, compatibles avec les troubles du spectre de l’autisme.

Microbiote et cortex sensorimoteur

La même équipe a procédé à une autre étude, au cours de laquelle les chercheurs se sont concentrés sur l’observation des changements intervenant dans la région du cerveau de la souris responsable des anomalies du comportement : le cortex sensorimoteur. Ils ont observé qu’en réduisant expérimentalement l’activité de cette zone chargée de trier et d’exploiter les informations posturales, ils parvenaient à corriger les troubles du comportement des animaux. Une prochaine étape de cette recherche devrait consister à relier les deux mécanismes mis en évidence dans ces travaux.

« Même si ces mécanismes ne sont pas connus pour être impliqués dans l’autisme chez l’humain, ces deux articles fournissent des informations importantes en révélant la complexité des interactions entre microbiote, système immunitaire et développement cérébral », estime le Pr Craig Powel, du centre médical Southwester de l’université du texas, dans un article d’opinion accompagnant les deux études du MIT.

En effet, si le cortex moteur primaire et le cortex somesthésique sont réunis en une seule et même zone chez la souris (le cortex sensorimoteur), il s’agit de deux régions bien distinctes chez l’homme, ce qui interdit de transposer directement ces résultats chez l’humain

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