Des anomalies cérébrales minimes chez les patients TDA/H (David Desmet, Journal International de Médecine)
L’une des plus importantes études d’IRM jamais réalisées chez des patients TDA/H (trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) a permis d’établir que cinq des sept régions cérébrales dont l’implication dans la maladie était déjà connue présentent un volume réduit chez les patients en comparaison avec des sujets contrôles. Les différences observées étaient certes relativement minimes, mais cette étude n’en apporte pas moins une contribution à la recherche sur le lien entre certaines anomalies cérébrales et des maladies neurologiques ou psychiatries bien spécifiques.
Des recherches internationales antérieures avaient déjà démontré que sept régions cérébrales sont susceptibles de jouer un rôle dans le TDA/H : le noyau caudé, le putamen, le noyau accumbens, le globus pallidus, le thalamus, l’amygdale et hippocampe.
Des études d’imagerie antérieures reposant sur l’IRM avaient déjà relevé des différences dans le volume de ces différentes zones, mais sans pouvoir tirer des conclusions validées à cause d’un nombre de participants trop faible. Or, c’est justement là ce qui fait l’intérêt de ces recherches néerlandaises, qui ont comparé les IRM cérébrales de quelque 1 713 patients TDA/H et de 1 529 contrôles qui en étaient exempts, et dont l’âge variait de 4 à 63 ans.
Les chercheurs se sont principalement concentrés sur les sept régions cérébrales susmentionnées. Pour ce faire, ils ont calculé d’abord le volume total du cerveau puis celui des zones visées… ce qui a déjà d’emblée livré un constat intéressant, puisque le volume cérébral des patients souffrant de TDA/H s’est avéré inférieur à celui de sujets en bonne santé. La différence était plus marquée chez les enfants que chez les patients adultes.
Second constat tout aussi intéressant: le volume était également plus faible pour cinq des sept régions cérébrales épinglées, à savoir le noyau caudé, le putamen, le noyau accumbens, l’amygdale et l’hippocampe. Le rôle du volume réduit de l’amygdale et du noyau accumbens n’a pas vraiment de quoi surprendre: la première intervient en effet dans le contrôle des émotions et la motivation, tandis que le second est impliqué dans les mécanismes de la récompense.
« Les différences de volume observées pour ces sept zones sont minimes, de quelques pourcents tout au plus », a précisé le Dr Martine Hoogman, premier auteur de ces recherches. « Ces résultats montrent toutefois clairement qu’il existe certaines différences structurelles dans le cerveau des patients TDA/H, ce qui suggère que celui-ci pourrait être une anomalie cérébrale. Nous ne pouvons qu’espérer que nos travaux contribueront à réduire la stigmatisation des patients TDA/H, qui ne sont donc pas simplement des individus « difficiles » ou « mal éduqués ». »
Les chercheurs ont évidemment aussi voulu savoir si les traitements médicamenteux actuels ou antérieurs avaient eu un impact sur les résultats, mais cela ne semblait pas être le cas.
David Desmet
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