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Bioéquivalence des génériques et épilepsie : la fin de la polémique ? (Journal International de Médecine, Florian Slimano)

Les médicaments génériques suscitent encore de nombreuses interrogations de la part du corps médical et des patients, avec une défiance particulière en ce qui concerne les génériques dans le traitement de l’épilepsie. Sur la base de quelques travaux (séries de cas, études rétrospectives) indiquant des variations pharmacocinétiques importantes et une possible recrudescence des crises liés à la substitution vers un médicament générique, L’American Academy of Neurology et l’American Epilepsy Society ont même pris position en faveur d’une substitution restreinte à l’autorisation préalable par le prescripteur et le patient. Cette position a été suivie par d’autres pays comme la France. Par la suite, une étude a finalement confirmé la bioéquivalence entre la spécialité de lamotrigine et le générique le plus commercialisé, et confirmait la position des autorités vis-à-vis du profil sécurisé de la substitution.

Une seconde étude s’est proposé d’étudier la bioéquivalence entre deux génériques de lamotrigine à travers une étude multicentrique prospective en double aveugle randomisée et en cross-over : les patients enchaînaient 4 séquences de traitement de 14 jours avec différentes doses de lamotrigine. A l’issue de chaque séquence étaient réalisés des dosages pharmacocinétiques permettant de déterminer la Cmax (concentration maximale plasmatique) et l’AUC (aire sous la courbe illustrant l’exposition de l’organisme au médicament).

L’objectif principal de l’étude était la conformité avec les critères de la FDA sur la bioéquivalence, c’est-à-dire un écart relatif de la Cmax et de l’AUC entre les deux médicaments compris entre 80 et 125 % avec un intervalle de confiance de 90 %. Les objectifs secondaires ciblaient la fréquence des crises et autres évènements indésirables possiblement consécutifs à un déséquilibre plasmatique en lamotrigine.

Trente-trois patients ont été répartis dans les deux groupes et ont reçu la totalité du traitement. L’écart relatif entre les deux médicaments était compris entre 98 et 103 % pour l’AUC et entre 99 et 105 % pour la Cmax. Les variations intra-individuelles étaient faibles et non significatives pour les deux critères pharmacocinétiques. Par ailleurs, les auteurs n’ont pas noté de différence significative dans la survenue de crises et confirment l’absence de différence de profil de tolérance entre les deux génériques.

Au final, les auteurs concluent au respect des critères de la FDA en matière de bioéquivalence et complètent donc la première étude précitée. Ils notent cependant la nécessité de poursuivre ces investigations sur de plus grandes cohortes et rappellent que leur étude ne peut s’appliquer qu’aux formes à libération immédiate de lamotrigine et non aux formes à libération prolongée.

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