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« L’affinity therapy’, une approche des autistes fondée sur leurs passions » (Daniel Mascret, Le Figaro du 11 mars 2015)

Damien Mascret remarque dans Le Figaro : « L’«affinity therapy», ou thérapie par affinité, va-t-elle révolutionner la prise en charge de l’autisme? L’idée est sans doute prématurée, mais l’espoir, lui, est bien réel. Comme chaque fois qu’une nouvelle approche apparaît ».
Le journaliste indique que « le premier colloque international sur l’«affinity therapy» qui s’est tenu en France, à l’université de Rennes, les 5 et 6 mars, a tenté d’en tracer les contours, mêlant témoignage de parents et de professionnels. Psychanalystes et comportementalistes de bonne volonté pourraient bien y retrouver leurs petits ».
Damien Mascret explique que « cette fois la méthode ne vient pas d’une quelconque chapelle mais de Ron et Cornelia Suskind, les parents d’un enfant alors âgé de 3 ans atteint d’autisme régressif, Owen, aujourd’hui âgé de 23 ans. [Ils] ont eu l’idée de s’appuyer sur l’intérêt de leur enfant pour les dessins animés pour le soigner ».
« Ron et Cornelia décident de se servir de cet intérêt particulier de leur fils afin de renouer avec lui les fils d’un contact devenu impossible. Ils racontent cette aventure sous la plume de Ron dans un livre publié en avril 2014 aux États-Unis (Life Animated). […] Inventer une langue ou apprendre celle de l’enfant ? C’est la deuxième hypothèse que retient Ron Suskind »,
 continue le journaliste.
Ron Suskind, journaliste au Wall Street Journal et lauréat du prix Pulitzer, écrit ainsi : « Nous avons développé la thérapie par affinité après avoir réalisé qu’à 6 ans et demi, Owen avait appris par cœur des dizaines de dessins animés de Disney ».
Damien Mascret relève que « l’idée de s’appuyer sur les passions d’un enfant autiste n’est évidemment pas nouvelle, mais en faire la colonne vertébrale de la prise en charge l’est indéniablement », et cite notamment Jean-Claude Maleval, professeur de psychopathologie et de psychologie clinique.
Le spécialiste observe que « Ron Suskind fait le même constat que Kristine Barnett (auteur de L’Étincelle) : montrer à un enfant que l’on prend sa passion au sérieux et que l’on veut partager avec lui est le plus puissant catalyseur au monde. […] S’il est une originalité dans la “Disneythérapie”, elle réside dans le savoir inhérent à la passion d’Owen pour les films de Disney car ils se prêtent à l’apprentissage du langage et des relations sociales ».
Damien Mascret note que « la thérapie d’Owen et ses échanges se sont fortement appuyés sur l’utilisation des dialogues, des situations et des personnages de ses dessins animés préférés. Notamment en rejouant des scènes avec lui ! Le psychologue de Silver Spring (Maryland), Dan Griffin, qui suit Owen depuis qu’il a 13 ans, raconte avoir perçu un changement de comportement spectaculaire: «C’était comme le jour et la nuit comparé à mes autres interactions avec lui.» Et surtout cette constatation saisissante: «Quand il jouait un rôle, il semblait totalement vivant et présent» ».
Le journaliste continue : « De là à y voir la remise en cause des approches comportementalistes, cela semble bien présomptueux. Ne serait-ce qu’en considérant leurs succès visant à réduire les comportements problématiques ou à améliorer l’autonomie. À l’inverse, les comportementalistes auraient tort de rejeter cette nouvelle approche au seul motif que les analystes s’y intéressent. […] À charge pour les experts de définir rapidement le champ et l’intérêt de cette thérapie, pour éviter le désenchantement ». (Analyse de l’article Figaro parue sur le site Mediscoop du 11.03.2015)

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