Remboursement des consultations : le plaidoyer des psychologues avant les annonces de Macron (Julien Moschetti, Le Quotidien du Médecin)
À l’occasion des Assises de la santé mentale qui se tiennent à Paris ce lundi et jusqu’à demain, l’association de psychologues ProPsy a publié une enquête sur le remboursement des consultations psychologiques en ville. Un plaidoyer pro domo alors que le président de la République devrait annoncer un élargissement de ces remboursements par l’Assurance-maladie.
Ce sondage – réalisé entre juillet et septembre 2021 auprès de 4 486 personnes (usagers, psychologues et médecins) – porte sur la perception du prix et de la durée de la consultation. En effet, depuis trois ans, quelques départements expérimentent le remboursement par la Sécu d’une à dix séances de 45 minutes pour les patients souffrant de troubles psychiques légers à modérés. En février, le gouvernement avait aussi créé un « chèque psy » pour soutenir les étudiants affectés par la crise, puis un « forfait 100 % psy enfant » en avril pour les enfants des 3-17 ans.
Premier enseignement de cette enquête : sur le principe, 89 % des médecins, 75 % des psychologues et 91 % des usagers se félicitent du projet de remboursement des consultations psychologiques. Cependant, la durée et le tarif des consultations envisagés par le gouvernement sont « incompatibles avec une prise en charge de qualité », résume l’association.
À titre d’exemple, 65 % des médecins, 98 % des psychologues et 66 % des usagers jugent le tarif proposé – 22 euros les 30 minutes de consultation – insuffisant. Le « prix nécessaire » moyen étant estimé à 41 euros, 56 euros et 46 euros selon respectivement les médecins, les psychologues et les usagers.
Par ailleurs, 46 % des médecins, 94 % des psychologues et 81 % des usagers jugent la durée proposée par le gouvernement (30 minutes) peu adaptée. Ils proposent respectivement en moyenne une durée de 41 minutes, 51 minutes et 51,5 minutes.
Autres résultats instructifs : seuls les médecins sont favorables à la prescription médicale (70 % d’entre eux), contre… à peine 10 % des psychologues et 24 % des usagers qui font état de « lourdeur », de « perte de liberté » et de « perte de confiance ». Par ailleurs, 54 % des médecins, 93 % des psychologues et 73 % des usagers jugent compliqué le parcours d’accès aux consultations.
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