« Autisme : malgré des avancées, les familles s’impatientent » (synthèse du site Mediscoop d’articles parus sur LE FIGARO ET La Croix
Le Figaro note en effet, en cette Journée mondiale de l’autisme, que « l’impatience est à la hauteur du défi : immense. Alors que la France doit rattraper un retard «historique» dans la prise en charge de l’autisme, la nouvelle stratégie, engagée depuis bientôt un an par le gouvernement, peine encore à satisfaire les familles et les associations de personnes autistes ».
Le journal relève qu’hier, « un premier bilan des réformes engagées a été dressé par Sophie Cluzel, la secrétaire d’État en charge du handicap, et de nouvelles mesures ont été présentées en Conseil des ministres. La principale annonce concerne les «interventions précoces» auprès des enfants de moins de 7 ans, dès les premiers signaux d’alerte de troubles du neuro-développement (l’autisme mais aussi les «troubles dys», les troubles du déficit de l’attention, l’hyperactivité…) ».
Le Figaro observe qu’« alors que l’«errance médicale» est dénoncée par de nombreux parents, le gouvernement estime que 35.000 enfants pourraient ainsi être diagnostiqués et pris en charge plus tôt par des professionnels tels que des ergothérapeutes, des psychomotriciens ou encore des psychologues en libéral ».
« Des interventions qui seront remboursées dans le cadre d’un forfait afin qu’il y ait «zéro reste à charge» pour les parents, et ce avant même la reconnaissance officielle d’un handicap », précise le quotidien.
Il indique que « cette intervention précoce sera mise en œuvre grâce à la création de 30 plateformes en 2019, à partir du mois de juin. Ce nouveau dispositif sera chargé d’orienter les familles et d’enregistrer les professionnels. Ces plateformes devront également former les médecins généralistes et pédiatres au meilleur repérage des signaux d’alerte de l’autisme grâce à un nouvel outil d’aide, en cours de validation par les professionnels de santé ».
Sophie Biette, administratrice et spécialiste des questions autisme à l’Unapei, réagit : « C’est une bonne idée mais ces plateformes risquent elles aussi d’être rapidement engorgées. De plus, personne ne sait s’il y aura assez de professionnels libéraux conventionnés, formés aux recommandations de la Haute Autorité de santé, pour répondre à la demande des familles ».
Olivia Cattan, présidente de SOS autisme, déclare pour sa part que « cette plateforme va concerner les enfants de 0 à 6 ans, une nouvelle génération d’autistes. Mais que va-t-il se passer pour ceux qui sont déjà là ? ».
La responsable ajoute : « Cette stratégie est fondée sur l’inclusion. Mais, pour l’instant, il s’agit d’une inclusion au rabais. Même si on est enfin en train de tirer un trait sur la prise en charge de l’autisme par les psychanalystes, les choses n’ont pas encore véritablement changé. Il y a toujours un décalage entre les annonces, le plan et la réalité du terrain. Aucun parcours de soins tout au long de la vie n’a été pensé ».
Le Figaro note que « pour défendre sa stratégie, dotée de 344 millions d’euros sur 5 ans, le gouvernement évoque une mise en place nécessairement longue puisqu’il s’agit de révolutionner les mentalités comme les pratiques ».
Claire Compagnon, déléguée interministérielle pour l’autisme, indique quant à elle qu’un « important travail souterrain a été fait ces derniers mois, qui ne montre pas encore de résultats concrets, mais qui était essentiel pour changer la vision de la politique “autisme” dans notre pays. La réorganisation de la question du diagnostic était essentielle ».
De son côté, La Croix titre son article : « Priorité au repérage très précoce des enfants autistes ». Le journal note que « le gouvernement souhaite faciliter un repérage de certains signes évocateurs, parfois présents avant l’âge de 18 mois ».
Le journal rappelle en effet qu’en France, « on estime que, dans la grande majorité des cas, les enfants autistes sont diagnostiqués entre 3 et 5 ans. Ce qui est bien trop tardif selon la Haute Autorité de santé (HAS) ».
« Dans certains cas, il est possible de repérer, avant même l’âge de 18 mois, des premiers signes évocateurs d’un risque autistique. Par exemple chez des enfants qui ne babillent pas, qui n’arrivent pas à pointer à distance avec le doigt ou sont dans l’incapacité de réaliser certains gestes «sociaux», comme faire coucou ou au revoir », explique le quotidien.
La Croix souligne que « l’idée est d’abord de mieux sensibiliser les professionnels de «première ligne» au contact de très jeunes enfants (généralistes, pédiatres, médecins de PMI, médecins scolaires) en leur fournissant un «outil d’aide au repérage précoce» ».
Le journal relève ainsi que « les lacunes sont réelles. Le plan autisme […] souligne que 50% des généralistes et 20% des pédiatres n’ont reçu, durant leurs études, aucune formation sur les troubles du spectre autistique. Mieux formés, ces praticiens devraient donc être en mesure d’adresser des enfants ayant des signes d’alerte aux plateformes spécialisées qui vont être progressivement installées sur le territoire ».