De la mélatonine pour faire dormir les enfants souffrant de troubles du développement (Dr Jean-Marc Retbi, Journal International de Médecine).
Une recherche dans les bases de données Pubmed, Embase, et CINHAL et dans le registre Cochrane des essais contrôlés, de leur création au 31 janvier 2018, a identifié 13 essais contrôlés et randomisés [ECR] testant la mélatonine versus un placébo ou une autre intervention chez des enfants de 1 à 18 ans atteints de troubles neuro-développementaux, ou plus spécifiquement de troubles du spectre autistique, de déficit intellectuel, d’un trouble déficit de l’attention/ hyperactivité, d’un syndrome du X fragile ou d’un syndrome de Rett. Huit des ECR sont en fait des essais croisés, où le patient est son propre témoin dans un ordre aléatoire.
La mélatonine à libération rapide est utilisée seule dans 10 ECR, la mélatonine à libération lente est utilisée seule dans un ECR, et les deux formes sont utilisées ensemble dans deux ECR. La posologie du produit varie de 0,1 à 12 mg par jour et la durée du traitement de 1 à 13 semaines.
Le sommeil est « mesuré » sur des agendas de sommeil tenus par les parents (4 ECR), des actigraphes couplés à des agendas de sommeil (8 ECR), ou une polysomnographie (1 ECR).
La méta-analyse des essais dont les données pouvaient être « poolées » a été faite en utilisant un modèle à effets aléatoires.
Augmentation de la durée totale du sommeil et diminution du « temps de latence » avant l’endormissement
La mélatonine augmente la durée totale du sommeil de 48 min. en moyenne (Intervalle de Confiance de 95 % [IC95 %] : 37 à 60) (9 ECR, 541 participants), et même de 61 min. dans les troubles du spectre autistique. Elle raccourcit le délai entre la mise au lit et l’endormissement – le temps de latence – de 29 min. en moyenne (IC95 % : – 40 à -18) (11 ECR, 581 participants). Elle ne diminue pas la fréquence des réveils nocturnes (6 ECR, 277 participants). Son effet sur l’heure du réveil matinal n’a pu être précisé. Ces résultats doivent être interprétés avec prudence, car si le risque de biais des essais poolés est dans l’ensemble faible, leur hétérogénéité est plutôt forte.
Les parents décrivent une amélioration du comportement de leurs enfants sous mélatonine (4 ECR sur 7), sauf en cas de déficit de l’attention/ hyperactivité.
Les effets indésirables de la mélatonine ne sont ni fréquents ni graves (11 ECR), mais les données sont insuffisantes pour une méta-analyse.
Au total, les résultats de cette revue systématique concordent avec ceux de revues plus anciennes. La mélatonine paraît être un traitement efficace et sûr de l’insomnie des enfants atteints de troubles neuro-développementaux. Elle augmente la durée totale du sommeil et elle raccourcit le « temps de latence ». Cependant, la posologie et la durée de traitement optimales restent à déterminer.
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