Nette augmentation de la prévalence de l’autisme aux États-Unis (Fabienne Rigal, Le Quotidien du Médecin)
Ce rapport se base sur les données recueillies pour 325 483 enfants qui avaient 8 ans en 2014, dans 11 sites des États-Unis (Arizona, Arkansas, Colorado, Géorgie, Maryland, Minnesota, Missouri, New Jersey, Caroline du Nord, Tennessee, Wisconsin). Les auteurs soulignent qu’elles ne peuvent être étendues à l’ensemble du pays car elles ne sont pas représentatives. Elles montrent cependant une tendance nette à l’augmentation.
Prévalence variable selon l’ethnie et le sexe
Cette évaluation de la prévalence a débuté dans ces 11 sites depuis 2000. À cette date, les données montraient qu’un enfant de 8 ans sur 150 était atteint de TSA. Puis, en 2007 (pour les données datant de 2006), un enfant sur 110 était atteint. En 2012 (pour les données 2008), c’était un enfant sur 88 (soit une augmentation de 150 % depuis 2000). La prévalence varie selon les sites, entre 13,1 et 29,3 cas pour 1 000 enfants.
Les auteurs notent qu’un décalage a toujours été observé entre garçons et filles. Ce dernier rapport montre un taux de 1 garçon atteint sur 38 (2,7 %), contre une fille atteinte sur 52 (0,7 %), ce qui correspond à environ quatre fois plus de cas chez les garçons que chez les filles.
Un autre décalage avait déjà été observé auparavant, qui tend à se combler aujourd’hui. Il s’agit de celui entre les ethnies. La prévalence chez les enfants blancs est ainsi supérieure de 7 % à celle chez les enfants noirs (alors que la différence s’élevait à 20-30 % dans les précédents rapports), et de 22 % supérieure à celle chez les enfants hispaniques (à nouveau avec des variations selon les sites).
Les auteurs envisagent cette meilleure identification des TSA chez les enfants noirs et hispaniques (par rapport aux rapports précédents) comme une possible explication partielle de l’augmentation de la prévalence. Mais ils proposent aussi une prise de conscience de la pathologie et un meilleur dépistage comme facteurs de l’augmentation. Ils insistent par ailleurs sur la nécessité de mener des recherches sur les facteurs de risque non génétiques (et potentiellement environnementaux) de l’autisme.