« Les neuf thèmes abordés lors des états généraux de la bioéthique »Articles parus dans La Croix et Libération)
La Croix note en effet : « Sept thèmes scientifiques, deux thèmes sociétaux. En lançant, jeudi 18 janvier, les états généraux de la bioéthique, le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE), organisateur de ces états généraux, a dévoilé les 9 thèmes qui feront l’objet de débats dans toute la France, au cours des 6 prochains mois ».
Le journal indique : « Tout d’abord, les «thèmes issus des progrès scientifiques et technologiques récents». Premier d’entre eux : la reproduction, le développement embryonnaire et les cellules-souches, car «une tension éthique incontestable apparaît en effet entre le respect dû à l’embryon comme personne potentielle et l’importance de poursuivre des recherches», explique le CCNE ».
« Deuxièmement, la génétique et la génomique, c’est-à-dire les techniques qui permettent, d’une part, l’apparition d’une médecine prédictive, et d’autre part, la manipulation du génome, notamment à travers de nouvelles techniques comme Crispr-Cas9, ces «ciseaux génétiques» récemment mis au point. Troisième point, les dons et transplantations d’organes : «les principes d’anonymat, de gratuité, de consentement au don seront ainsi probablement questionnés», explique le Comité. En question également : la collecte systématique du sang de cordon issu du placenta. Quatrième thème : les données de santé, notamment collectées par les applications embarquées sur les téléphones, ainsi que les risques d’atteinte à la vie privée qui y sont liées », continue La Croix.
Le quotidien ajoute que « les questions de l’intelligence artificielle et de la robotisation seront aussi abordées lors des débats, ainsi que l’impact des neurosciences et des nouvelles techniques d’imagerie. Dernier thème de cette première série : santé et environnement ».
Le CCNE remarque ainsi : « Comment intégrer dans la réflexion sur la santé humaine la prise en compte des facteurs environnementaux et du droit des générations présentes et futures à vivre dans un environnement sain ? ».
La Croix aborde enfin le « second ensemble répertorié par le CCNE : les «thèmes issus de demandes sociétales», dont le président du CCNE, Jean-François Delfraissy, craint qu’ils n’occupent tout l’espace médiatique au détriment des autres. Premier d’entre eux : la procréation, et notamment la PMA et GPA ».
« Deuxième thème : la fin de vie, et notamment la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Un questionnement extrêmement sensible alors que la dernière loi sur la fin de vie, rédigée par les députés Jean Leonetti et Alain Claeys, a été adoptée il y a moins de 2 ans », note le journal.
Le quotidien ajoute que Jean-François Delfraissy « a souligné la rapidité des avancées de la science, affirmant aussi que les débats devaient être largement ouverts aux citoyens, et non seulement aux spécialistes ».
Libération indique aussi que « les états généraux de la bioéthique ont démarré jeudi, lancés par le CCNE pour les sciences de la vie et de la santé et son président, Jean-François Delfraissy. L’objectif (jusqu’à fin mai-début juin), débattre dans toute la France de ce que les avancées de la science charrient comme questions pour l’Homo sapiens et la société en général ».
Le journal relève que « d’autres thèmes tiennent davantage de la demande sociétale. Telle l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux célibataires, et l’épineux sujet de la gestation pour autrui, sans oublier la fin de vie ».
« En filigrane, l’axe de réflexion est le suivant : doit-on faire tout ce que l’on sait ou peut faire ? La parole est avant tout donnée aux citoyens, bien plus qu’aux experts. Un site dédié lancé début février permettra de s’informer et de s’exprimer ; des débats ouverts aux Français auront lieu dans chaque région et, nouveauté, sera mis en place un «comité citoyen». Il sera composé d’un échantillon représentatif (20 personnes). Son boulot : exercer un sens critique sur la tenue des consultations, mais aussi se saisir d’un ou plusieurs thèmes », continue le quotidien.