Les altérations neuroanatomiques associées à l’autisme diffèrent entre les enfants et les adultes (Dr Alain Cohen, Journal International de Médecine)
Si les indices s’accumulent pour suggérer la présence de certaines « altérations neuroanatomiques dans les troubles du spectre autistique (TSA) », ces anomalies structurelles sont en revanche « mal documentées chez les adultes avec TSA », dans la mesure où les données de neuro-imagerie concernent surtout des jeunes autistes et semblent « moins probantes » pour les adultes. Et puisque les TSA n’épargnent pas la Chine, une équipe de ce pays propose une méta-analyse portant sur 12 études et visant à « identifier des substrats neuroanatomiques qui sous-tendraient la physiopathologie des TSA à l’âge adulte. »
Les auteurs ont notamment examiné « la relation entre les altérations neuroanatomiques et les caractéristiques cliniques et démographiques. » Les données de la morphométrie VBM (voxel-based morphometry)[1] sont comparées chez 382 sujets avec TSA et 393 sujets-témoins (normotypiques). Cette méta-analyse permet une estimation quantitative des anomalies régionales des volumes de matière grise chez les personnes avec TSA. Elle montre que, relativement aux sujets-témoins, les adultes avec TSA ont des volumes de matière grise « significativement augmentés dans le gyrus temporal moyen, le gyrus temporal supérieur, le gyrus postcentral et le gyrus parahippocampique. » Inversement, une diminution des volumes de matière grise affecte « la partie antérieure du cortex cingulaire et le cervelet. » Ces variations des volumes de matière grise se révèlent en moyenne « significativement associées à l’âge et au score total du Quotient Intellectuel, ainsi qu’au pourcentage des sujets de sexe masculin avec autisme. »
Les résultats de cette méta-analyse confirment donc, estiment les auteurs, « l’existence d’altérations neuroanatomiques dans le cortex fronto-temporal, le système limbique et le cervelet » chez les adultes avec TSA. Ces anomalies structurelles s’avèrent toutefois « différentes de celles observées chez les enfants et les adolescents avec autisme. »
[1] http://lsiit-miv.u-strasbg.fr/ecoleTIM/download/tp_vbm.pdf