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Sensibilisation non cœliaque au gluten : une nouvelle entité ? (Journal International de Médecine, Pr Jean-Jacques Baudo)

Le gluten, protéine principale du blé, de l’orge, du seigle, est un mélange de gluténines et de gliadines, ces dernières étant responsables de la toxicité au cours de la maladie cœliaque (MC). En outre, d’autres pathologies sont liées à la consommation de gluten: allergie au blé, dermatite herpétiforme, ataxie et neuropathie périphérique et une nouvelle entité, la sensibilisation non cœliaque au gluten (SNCG).

Deux pédiatres gastroentérologues consacrent une mise au point à la SNCG dont les premiers cas ont été publiés chez l’enfant. Par définition, les patients n’ont pas les auto-anticorps ni les lésions histologiques de la MC. La SNCG réunit une combinaison variée de symptômes gastro-intestinaux, souvent similaires à ceux du syndrome de l’intestin irritable, et des symptômes systémiques : fatigue, céphalées, fibromyalgie, dépression, engourdissement des extrémités, éruptions diverses qui surviennent plusieurs heures après l’ingestion de gluten et disparaissent sous régime d’exclusion. Au cours d’épreuves de suppression réintroduction en double aveugle, ces symptômes non spécifiques sont plus fréquents sous gluten que sous placebo. Plusieurs maladies psychiatriques pourraient être associées à la SNCG. En l’absence de critères diagnostiques objectifs, il est impossible de relier ces troubles avec certitude à la SNCG ni d’en connaître la prévalence.

Le diagnostic repose sur la description par le patient de l’ensemble des symptômes ressentis. Il est indispensable avant de débuter un régime sans gluten d’éliminer une MC par la recherche d’anticorps anti-transglutaminase. Des anticorps anti-gliadine, IgG rarement IgA, sont trouvés dans 25 % à 56 % des cas, moins fréquemment que dans la MC (85 %) contre 2 % à 8 % dans la population générale et 20 % au cours du syndrome de l’intestin irritable. La biopsie intestinale montre une muqueuse normale dans 60 % des cas et dans 40 % une augmentation des lymphocytes intra-épithéliaux qui peut s’observer dans d’autres conditions comme les infections intestinales. Les génotypes HLA-DQ2 et/ou DQ8 sont présents dans 40 % des cas contre 98 % des MC et 30 % dans la population générale. Le diagnostic objectif repose sur l’épreuve de suppression réintroduction, au mieux réalisée en double aveugle. Cette épreuve n’est pas codifiée ; la présence dans les aliments de glucides fermentables reproduisant les mêmes symptômes chez certains patients ou encore de protéines activatrices de cellules immunes a pu faire douter du rôle du gluten. Enfin, chez certains ces symptômes pourraient être la phase précoce d’une authentique MC

En conclusion, les auteurs préconisent l’utilisation du terme d’intolérance au blé plutôt que celui de sensibilisation au gluten.

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