COMMUNIQUE DE PRESSE – AFFINITY THERAPY POUR L’AUTISME : AFFINITY OUI, THERAPY NON
COMMUNIQUE DE PRESSE le 12 mars 2015
AFFINITY THERAPY POUR L’AUTISME : AFFINITY OUI, THERAPY NON.
Les associations de parents appellent à la vigilance concernant l’arrivée de thérapies non validées par la HAS et leur récupération par l’école psychanalytique
La presse s’est fait récemment l’écho des espoirs suscités par une nouvelle « thérapie » basée sur le respect des centres d’intérêt, souvent restreints, des personnes atteintes d’autisme, et baptisée « affinity therapy » par son inventeur, journaliste et père d’un jeune homme autiste, Ron Suskind.
Par un étonnant tour de passe-passe, des professeurs de l’Université de Rennes, proches de sociétés psychanalytiques comme l’Ecole de la Cause Freudienne, et ayant organisé un congrès autour de l’approche de M. Suskind[1], tentent de démontrer que la réussite apparente de l’Affinity Therapy est bien la preuve que le monde attendait pour valider les approches psycho dynamiques comme la psychanalyse dans le champ de l’autisme.
La prise en compte des centres d’intérêt des personnes atteintes d’autisme est une idée déjà ancienne. Elle est bien sûr en filigrane dans les approches recommandées par la Haute Autorité de Santé, et notamment dans les approches comportementales qui s’appuient sur les motivations des enfants et donc leurs intérêts, mais aussi dans les approches de type Floortime. Le respect des affinités figure aussi en première ligne dans les témoignages de « guérison » relatés dans les livres de certains parents comme Mmes Donville, Morar, etc…
S’appuyer sur les affinités restreintes des personnes autistes n’est pas pour autant, ni à elle seule une véritable thérapie de l’autisme.
Ron Suskind ne s’y trompe d’ailleurs pas, en rappelant lors d’une interview dans Autism Speaks[2] que son fils n’est pas « guéri » de l’autisme, et en proposant de soumettre sa méthode à une évaluation scientifique rigoureuse avec les équipes de chercheurs de Yale et de Cambridge.
Les approches comme Floortime, centrées sur les affinités et sur les interactions sociales, sont considérées comme trop exclusives par les autorités scientifiques et doivent être combinées avec des approches globales et structurées comme le TEACCH ou l’ABA[3].
L’autisme est un trouble neuro-développemental qui affecte tous les domaines de fonctionnement de la personne.
Dérivée d’approches déjà bien documentées, mais non encore évaluées, l’Affinity Therapy n’est donc à ce stade que le témoignage instructif de parents ayant su mettre à profit les intérêts de leur fils pour le monde de Disney, comme d’autres l’ont fait pour le monde de l’aviation, des dinosaures ou de la musique.
Cette méthode ne justifie donc en rien la tentative de récupération, voire l’imposture scientifique, dont elle est l’objet par des professeurs de Rennes 2 et du « Collectif des praticiens auprès des autistes », et ce au profit des thérapies psychanalytiques. Déboutées de leurs actions contre le film « Le Mur » puis de leur recours au Conseil d’Etat contre les recommandations de la Haute Autorité de Santé, les associations psychanalytiques, et les universitaires qui en émanent, devraient enfin s’en tenir au contenu de ce texte de référence.
Le Collectif Autisme dénonce cette tentative et s’alarme du fait qu’elle ait été menée sous la tutelle financière d’universités financées par les pouvoirs publics.
Contact :
Florent Chapel
Président
06 80 02 76 82
f.chapel@ljcom.net
http://www.collectif-autisme.org
[1] http://www.univ-rennes2.fr/recherches-psychopathologie/actualites/colloque-international-affinity-therapy
[2] https://www.autismspeaks.org/blog/2014/04/09/‘affinity-therapy’-autism-author-reflects-growing-interestreflects-growing-interest
[3] Voir recommandation de bonnes pratiques HAS-ANESM p. 27 § 4.2