Nouvelle alerte sur un antiépileptique utilisé pendant la grossesse pour risque d’autisme (résumé de l’article du Parisien et du Monde paru dans Mediscoop par Laurent Frichet)
Florence Méréo indique en effet dans Le Parisien que « publiée fin mai dans la prestigieuse revue scientifique Jama, [une] étude de 5 pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande, Danemark et Islande) pointe notamment le risque de troubles neurodéveloppementaux des enfants qui […] ont été exposés dans le ventre de leur mère au topiramate, une molécule pour contrer les crises d’épilepsie, mais aussi la migraine ».
La journaliste constate que « les données sont éloquentes : ce médicament […] multiplie par 2,8 le risque d’autisme et 3,5 celui de déficience intellectuelle du bébé à naître ».
Philippe Vella, à la tête du pôle médicament de l’ANSM, réagit : « Ce sont des données robustes et nouvelles ».
Florence Méréo note que l’agence « va lancer ce jeudi une campagne d’information grand public. Jusqu’à présent, on savait que le topiramate augmentait significativement le risque de malformation des nouveau-nés (fentes labiales, atteinte des organes génitaux…) et des petits poids à la naissance. Mais, là, il s’agit bien de «nouvelles informations majeures de sécurité concernant un nouveau type de risque important», pointe l’expert ».
La journaliste souligne qu’« en France, au moins 32.000 femmes en âge de procréer sont « sous » topiramate pour contrôler leur épilepsie ou leur migraine, une indication depuis 2009. En plus de l’Epitomax, plusieurs génériques sont disponibles depuis 2007 ».
Elle cite notamment Marine Martin, « maman de deux enfants handicapés et lanceuse d’alerte de la dépakine, qui a relayé auprès de l’ANSM les travaux nordiques ».
Cette dernière observe : « Ils prouvent une fois de plus qu’il n’y a pas que la Dépakine qui est fœtotoxique. Des médicaments comme l’Epitomax [du laboratoire Janssen] engendrent des troubles similaires. Mieux informer les femmes, mettre en place des protocoles stricts est essentiel ».
Le laboratoire Janssen indique pour sa part : « Nous avons initié un travail avec les autorités de santé ».
« Tout en précisant qu’il faut aussi confronter les éléments nordiques aux données françaises. Dans les pays en question, le pictogramme « interdit » pendant la grossesse ne figure pas sur les boîtes, contrairement à l’Hexagone », relève Florence Méréo.
La journaliste continue : « Pourquoi ne pas simplement interdire ces molécules ? Pas si simple, elles ont prouvé leur efficacité et sont indispensables pour de très nombreux malades. Ce jeudi, l’ANSM va publier ses recommandations et écrire à chaque professionnel de santé ».
Philippe Vella précise qu’« il ne faut pas arrêter son traitement brutalement, cela expose à une recrudescence des crises qui peuvent être dangereuses pour la femme, comme pour l’enfant ».