Mon MDS Virtuel
Le MDS 2013 a pris fin.
Nos champions , qui portaient « les couleurs » d’Evrard et de ProAidAutisme , sont rentrés à Paris.
Nous avons pensé à demander aux épouses des Marathoniens leur témoignage. Après celui d’Agnès Yvars, voici celui de Fabienne Martin
Depuis plusieurs mois maintenant chaque soir et tous les week ends, nous ne commentons ni l’actualité ni nos journées de travail. En effet, le principal sujet de conversation à table s’appelle Marathon Des Sables ! C’est donc décidé Patrick et Jean-Luc participeront à la 28ème édition du MDS au profit de l’association Pro Aid Autisme, tout en adressant un petit clin d’œil à la Police Judiciaire dans le cadre du Centenaire de sa création et dont les festivités débuteront en juin.
Désormais, les termes « entraînement, Vieux Campeur, lyophilisés, frontale, etc… me sont familiers. Il me faut libérer rapidement une chambre afin que tout le nécessaire pour l’épreuve soit étalé minutieusement par thème. (Administratif, repas, équipement, hygiène, logistique) »
Chaque jour je guette attentivement le facteur, la pression monte quelque peu et le sac MDS n’est toujours pas arrivé. Je garde en mémoire les douleurs récurrentes ressenties dans le dos par Jean Luc dès la 4ème étape en 2012. Plus de 23h00 de marche. Le sac doit être réglé et préparé avec la précision d’un horloger « suisse ». J’enchaîne par ailleurs les allers et retours chez le cordonnier, le pharmacien, je note scrupuleusement les rendez-vous chez le médecin, le dentiste, le coiffeur, et malgré un entraînement régulier et parfois contraint, je redoute le test d’effort annuel, ultime passeport permettant la participation à cette terrible et redoutable épreuve que représente à mes yeux le MDS.
Nous sommes samedi et comme tous les samedis depuis deux mois, j’ai décidé de prendre part à la préparation physique du MDS. Bidon d’eau plate, pâtes de fruit de chez « Gerblé » maintenant je connais même la marque et les calories des produits… nous voilà partis pour 4h00 de marche.
Le Dimanche sera consacré à la préparation des repas. Le poids du sac étant considéré comme un ennemi majeur du coureur nous reconditionnons tous les repas et les plaçons méticuleusement dans des sacs de congélation avec « zip ».
Le lendemain le sac est prêt. Jean Luc dîne en le portant sur dos afin de tester le poids et d’effectuer les derniers réglages. Il en sera ainsi toute la semaine.
Les enfants sont venus à la maison, nous sommes vendredi et nous venons d’avoir un texto nous précisant que le voyage s’était bien déroulé et que les coureurs avaient pris possession du bivouac.
Le lendemain une brève connection sur le site du MDS me rassure. Je constate avec une joie non dissimulée que l’onglet intitulé écrire à un concurrent est opérationnel.
Dimanche matin je m’empresse d’allumer l’ordinateur, une feuille et un stylo à la main je note avec application les temps de passage. Premier « Ouf » de soulagement Patrick, Aymeric, et Jean Luc se sont présentés au 1er CP à 10h39. A la lecture du deuxième et troisième CP les temps de passage sont identiques. Je comprends que cette première étape de mise en jambe fut une course d’équipe.
Chaque jour je scruterai ainsi les temps de passage avec le même sentiment de fierté mêlé à la même interrogation : Mais comment font-ils pour affronter une telle chaleur avec un sac pesant de 8 à 9 kg dans un terrain aussi hostile ? Comme pour asseoir mon interrogation ou peut-être masquer une certaine anxiété ; j’allume le téléviseur déjà programmé sur BFM TV, pour suivre le compte rendu journalier de l’étape.
Le rituel sera assuré pendant sept jours, à chaque jour son émotion si particulière, sa fierté, et la joie de constater que toute la tente 36 aura relevé le défi qu’elle s’était fixé : affronter le désert Sud Marocain et les redoutables djebels et les dunes de Merzouga, sous une chaleur accablante atteignant parfois les 50°.
Mon MDS que j’ai intitulé « Mon MDS Virtuel » entre dans le champ de l’informatique affective qui traite des machines capables de détecter, de comprendre et de répondre aux émotions humaines. Les sons générés par les nerfs, la pression artérielle, la respiration, la sueur et le cœur, le tout étant stocké sur les pistes d’un ordinateur, comme sur la table de mixage d’un studio, et des logiciels conçus spécifiquement pour transformer les différentes voix en un chœur vibrant de cloches et de carillons.
A la fin de la session, je dispose d’une matière suffisamment riche et complexe pour composer une « symphonie émotionnelle » exécutée électroniquement.
On ne peut pas lire dans les pensées de Patrick BAUER et dire pourquoi il génère tant d’émotions, mais il existe maintenant les moyens technologiques capables de démontrer qu’il procure réellement des émotions fortes et de mesurer la densité de celles-ci.
Aujourd’hui je peux même mettre ces émotions en bouteille et les conserver.
La prochaine représentation de cette symphonie nerveuse et émotionnelle devrait se dérouler en avril 2015 à Ouarzazate.
Fabienne MARTIN
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