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L’autisme sur Netflix, atypique

Residents’ Journal

le supplément de The American Journal of Psychiatry destiné aux jeunes médecins) propose une analyse d’Atypical[1], une série diffusée sur Netflix depuis août 2017 (la quatrième et dernière saison étant prévue pour 2021). Cette série est consacrée à la quête d’indépendance (notamment en matière de vie sociale et amoureuse) d’un jeune homme atteint d’autisme (Sam Gardner, incarné par l’acteur canadien Keir Gilchrist).

Le Residents’ Journal rappelle que depuis une trentaine d’années, un « nombre croissant » d’émissions de télévision ont dépeint des personnes avec des troubles du spectre autistique (TSA), mais qu’en général ces programmes ont contribué à propager de fausses idées et des stéréotypes sur les TSA, sans parvenir à restituer à l’écran toute la riche gamme de phénotypes observée dans la réalité.

 

Pour les auteurs de Residents’ Journal, cette série de Netflix traduit cependant de manière plus précise la diversité et l’expérience des personnes atteintes de TSA.

Atypical décrit ainsi de plus près la trajectoire clinique des TSA, en particulier à travers « les crises d’anxiété récurrentes » du personnage principal, dans un contexte de difficultés souvent éprouvées par les sujets avec autisme, «l’hyperstimulation sensorielle et le rejet par les pairs » (neurotypiquesQuelques commentaires négatifs sur une série tout de même remarquable…

 

Mais cette série Atypical a aussi ses limites et aurait d’ailleurs reçu des commentaires négatifs de la part de « la communauté de l’autisme » sur le fait que le rôle de Sam soit confié à un acteur neurotypique, et sur « le manque d’acteurs eux-mêmes autistes » (on pourrait en dire autant de toutes les formes de handicap évoquées dans les fictions, au cinéma ou à la télévision !). D’autre part, on a reproché à cette série de n’être pas réellement représentative du quotidien des personnes avec autisme : en effet, le personnage de Sam a « un fonctionnement (intellectuel) relativement élevé, ne reçoit aucun traitement psychotrope et ne souffre d’aucune comorbidité courante, telle qu’une comitialité », contrairement à de nombreux sujets avec TSA du « monde réel. » Et pour les auteurs du Residents’ Journal, les sentiments qu’Atypical souhaite transmettre pourraient ne pas trouver d’écho chez des patients à l’extrémité la plus grave du spectre de l’autisme.

Malgré ces quelques griefs, cette série de Netflix demeure « remarquable » par ses « représentations plus soignées de personnages avec TSA. »

[1] http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/series/atypical-5-raisons-de-regarder-la-serie-qui-cartonne-sur-netflix-27-12-2019-8224884.php
Dr Alain Cohen

Référence
J-Y Lee : Atypical: A novel portrayal of individuals with Autism Spectrum Disorder. Am J Psychiatry Resident’s J., 2020 ; 3: 20. doi.org/10.1176/appi.ajp-rj.2020.150309

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