Des recos pour les troubles du neurodéveloppement (Coline Garré, Le Quotidien du Médecin)

De nouvelles recommandations sont disponibles sur le repérage et l’orientation des enfants de zéro à huit ans à risque de troubles du neurodéveloppement.

La Haute Autorité de santé (HAS) publie des recommandations de bonne pratique sur le repérage et l’orientation des enfants de zéro à huit ans à risque de troubles du neurodéveloppement (TND), en partenariat avec la société française de néonatologie. Ces TND rassemblent les handicaps intellectuels, les troubles de la communication, le trouble du spectre de l’autisme (TSA, dont le repérage fait déjà l’objet d’une recommandation de la HAS), le trouble spécifique des apprentissages (lecture, expression écrite et déficit du calcul), les troubles moteurs, le déficit de l’attention/hyperactivité ou encore les troubles associés à une exposition prénatale à l’alcool.

« À la demande de la délégation interministérielle à l’autisme, il s’agit d’harmoniser les pratiques de repérage et d’orientation des enfants et de préciser le contenu des consultations spécialisées de deuxième ligne », précise au « Quotidien » le Dr Pierre Gabach, chef du service Bonnes pratiques professionnelles.

Repérage différent selon le niveau de risque

L’orientation varie selon l’intensité des facteurs de risque, identifiable avant ou à la naissance. Les facteurs de risque élevés sont une grande prématurité, une encéphalopathie supposée hypoxo-ischémique ayant une indication d’hypothermie thérapeutique, un accident vasculaire cérébral (AVC) artériel périnatal, des anomalies de la croissance cérébrale, des antécédents familiaux de TND sévère, des infections congénitales symptomatiques, des méningo-encéphalites bactériennes et virales herpétiques, des cardiopathies congénitales complexes opérées, une exposition prénatale à un toxique, ou encore, une chirurgie majeure.

Ces enfants doivent sortir de néonatalogie avec un rendez-vous fixé de consultation spécialisée en neurodéveloppement auprès d’un médecin spécifiquement formé aux TND, recommande la HAS, et être suivis par des professionnels référents.

Pour les enfants présentant un risque modéré (prématurité modérée, malformations cérébrales ou cérébelleuses de pronostic indéterminé, encéphalopathie supposée hypoxo-ischémique, exposition à une substance psychoactive…), la HAS préconise qu’ils soient repérés par un médecin de première ligne.

Les signes d’alerte sont à rechercher à l’aide de la grille « Repérer un développement inhabituel chez les enfants de moins de sept ans », de la délégation interministérielle à l’autisme et aux TND.

Précisions sur les tests de repérage

La bonne recommandation précise les différents tests de repérage à utiliser dans le cadre d’une consultation de deuxième ligne pour évaluer l’enfant par domaine (TSA, comportement, langage, apprentissages, TDA/H, etc.).

Enfin, elle indique l’orientation à privilégier. Si un TND est fortement suspecté, l’enfant doit être guidé vers des interventions précoces (notamment dans le cadre des plateformes de coordination et d’orientation TSA/TND), et vers une consultation à visée diagnostique spécialisée dans les TND (de troisième ligne), tandis qu’une guidance parentale doit être immédiatement mise en place.

En cas de doute, l’enfant doit être réévalué trois mois plus tard, et être suivi par son médecin habituel.