Handicap : les engagements du Président (Aurélie Haroche, Journal International de Médecine)
Paris, le mercredi 12 février 2020 – Emmanuel Macron s’est sans nuance inscrit dans le sillage de Jacques Chirac à l’occasion hier de la Conférence nationale du handicap, dont la date avait été choisie pour célébrer le 15èmeanniversaire de l’adoption de la loi initiée par le Président de la République mort en septembre dernier. Alors que ce texte avait pour ambition de dépasser les obstacles qui interdisaient l’accès aux personnes handicapées à de nombreuses sphères de notre société, Emmanuel Macron a affirmé qu’il souhaitait aujourd’hui déployer des mesures permettant que « l’on ne considère plus les personnes en situation de handicap comme des figures d’altérité (…) mais comme des citoyens qui ont droit à une vie de dignité, une vie de liberté ».
11 500 assistants de vie scolaire supplémentaires d’ici 2022
Après que la parole a été donnée à Claude Chirac qui a pu rappeler l’esprit qui avait animé son père à l’heure de dessiner la loi du 11 février 2015 et tandis que les dispositifs adoptés depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron ont été rappelés (notamment l’attribution pérenne de l’Allocation adulte handicapé ou encore le rétablissement du droit de vote pour les majeurs sous tutelle), Emmanuel Macron a listé ses ambitions. La plus marquante est son souhait que « plus aucun enfant » ne soit laissé « sans solution de scolarisation » et ce dès la prochaine rentrée. D’incontestables progrès ont été réalisés en la matière, qui se sont accélérés ces dernières années, mais l’accès à la scolarisation n’en demeure pas moins un parcours du combattant pour certaines familles, notamment en ce qui concerne l’attribution d’un assistant d’élèves en situation de handicap (AESH). Aussi, le chef de l’Etat a promis, le « recrutement de 11 500 AESH supplémentaires d’ici à 2022 ». Parallèlement, alors que certains syndicats d’enseignants ont signalé comment la promotion de l’école inclusive se heurtait parfois au manque de formation des professeurs, un « module handicap » devrait être intégré « dans la formation initiale des professeurs des écoles et des enseignants du secondaire». Enfin, pour éviter la multiplication des absences et les ruptures de parcours, le gouvernement veut encourager l’accueil au sein des écoles des équipes médicales et paramédicales.
Un numéro d’appel unique
La lourdeur et la longueur des démarches administratives constituaient déjà des écueils majeurs auxquels la loi de février 2005 voulait répondre. Les Maisons départementales du handicap (MSPH) ont certes permis la création de « guichets uniques » ce qui a contribué à une simplification pour les personnes concernées et leurs proches. Cependant, il existe une très grande hétérogénéité entre les services aboutissant à des délais particulièrement longs dans certains départements. Le Président de la République a sur ce point pris l’engagement que toutes les demandes d’Allocation adulte handicapé (dont Emmanuel Macron a une nouvelle fois promis qu’elle ne serait pas fondue dans le nouveau Revenu universel d’activité) soient traitées en moins de trois mois. Pour ce faire notamment, la structuration de la réponse va être revue avec la mise en place d’un numéro unique qui sera accessible à partir du 1er janvier 2021. Ce dernier permettra un accès simplifié aux « quatre cents communautés d’accompagnement qui se coordonneront pour trouver des solutions » a expliqué le chef de l’État. Il s’agira donc non seulement de satisfaire plus rapidement les questions financières, mais également l’obtention de dispositifs d’accueil. En la matière, le Président a annoncé la création de mille places supplémentaires en établissement et 2 500 dans des structures intermédiaires qui s’ajouteront aux 2 500 déjà prévues. Avec ces nouvelles places, l’objectif est de diminuer significativement le nombre de personnes choisissant de se rendre à l’étranger (notamment en Belgique).
Satisfaction, soulagement et vigilance
Enfin, le troisième champ d’action du gouvernement concerne l’accès à « une vie digne, une vie libre ». Dans ce cadre, le chef de l’Etat a détaillé la création d’une nouvelle aide à la parentalité, qui sera versée à travers la prestation de compensation du handicap.
Si les associations saluent cette véritable volonté politique et si un réel soulagement a salué les précisions du Président de la République concernant les AESH, beaucoup estiment indispensable une vigilance soutenue vis-à-vis de la concrétisation de ces annonces.