Autisme et inclusion scolaire : le Premier ministre reconnaît une certaine « lenteur » (Léa Crébat, Journal International de Médecine)
Au mois d’avril 2018, le gouvernement a dressé les grandes lignes de sa stratégie d’amélioration d’inclusion des enfants et adultes souffrant d’autisme dans notre société, un programme doté de 344 millions d’euros sur cinq ans. La semaine dernière, le secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel et la déléguée interministérielle pour l’autisme ont établi un premier bilan du déploiement de ce dispositif, dont les effets peinent à se matérialiser sur le terrain. Les deux responsables ont évoqué «un important travail souterrain ces derniers mois, qui ne montre pas de résultats très concrets mais qui était nécessaire». Cet état des lieux n’a guère rassuré les associations de parents dont l’UNAPEI qui a déploré « le manque d’investissement du gouvernement en faveur d’une école véritablement inclusive».
Amoureux
Répondant à ces inquiétudes, le Premier ministre, Edouard Philippe a visité ce vendredi l’unité d’enseignement élémentaire pour enfants autistes de l’école Rochegude (Albi) qui a ouvert ses portes en janvier. Les unités d’enseignements externalisées (UEE) permettent à des enfants accueillis dans des établissements médico-sociaux (IME) de pouvoir être intégrés en milieu scolaire ordinaire grâce à des conditions spécifiques. Ces UEE étaient inexistantes en France il y a quelques années et tendent aujourd’hui à s’implanter progressivement. La stratégie nationale prévoit la création de dix UEEA à la rentrée 2019 et le recrutement de 50 professeurs ressources formés pour mieux répondre aux spécificités des enfants autistes. Affirmant que les engagements seraient tenus, le Premier ministre a reconnu « Il reste énormément à faire» et a admis une certaine «lenteur» qui s’explique par la complexité du dispositif. Une école inclusive « ça ne se décrète pas, ça se construit, et c’est pour ça que ça peut sembler lent aux yeux des parents» a complété le secrétaire d’Etat. Mais cela « en vaut la peine» a enfin conclu le Premier ministre évoquant sa rencontre marquante avec la petite Manon, âgée de sept ans et présentant un trouble du spectre autistique dont Edouard Philippe pense être « tombé amoureux».
Léa Crébat