Traits autistiques, un plus haut risque de suicide (Dr Alain Cohen, Journal International de Médecine)
Pour mieux comprendre ces relations éventuelles entre des traits autistiques et des idées suicidaires ou/et des comportements d’autoagressivité (comme des scarifications ou des prises inconsidérées de médicaments), une recherche prospective a été réalisée à partir des données de l’ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Parents and Children, une étude longitudinale sur les parents et les enfants, commencée en 1991 dans le comté d’Avon, en Angleterre)[1]. Chez 5 031 sujets de cette cohorte ALSPAC, les auteurs ont étudié les associations entre un diagnostic de TSA (ou la présence de quatre traits autistiques concernant la communication, le langage, les comportements répétitifs et la socialisation) et des pensées ou des actes autoagressifs, voire suicidaires, à l’âge de 16 ans, et examiné les relations possibles avec une éventuelle symptomatologie dépressive à l’âge de 12 ans (appréciée alors avec l’outil Short Mood and Feelings Questionnaire)[2].
Traiter les troubles dépressifs, une stratégie préventive
Les auteurs constatent que les enfants avec des troubles des interactions sociales (souvent diagnostiqués « avec autisme » ou « avec TSA ») ont un « risque plus élevé d’autoagressivité ou d’intention suicidaire » (Risque Relatif = 2,14 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] 1,28–3,58) et de « projet suicidaire » (RR=1,95 ; IC 1,09–3,47) vers l’âge de 16 ans, comparativement aux sujets sans traits autistiques. Dans environ 32 % des cas, on observe que cette association entre déficit de communication sociale et autoagressivité est sous-tendue par la présence de « symptômes dépressifs à l’âge de 12 ans. »
Les auteurs estiment donc que ces déficits de communication sociale constituent « un trait autistique important, en lien avec le risque de suicide » et que « l’identification et la gestion précoces de troubles dépressifs » dès l’enfance peut donc se révéler « une stratégie préventive. » Plus globalement, des recherches ultérieures devraient s’efforcer d’identifier « d’autres mécanismes potentiellement modifiables » pouvant permettre « des interventions préventives contre le risque de comportement suicidaire dans cette population à haut-risque. »
[1] https://en.wikipedia.org/wiki/Avon_Longitudinal_Study_of_Parents_and_Children & http://www.bristol.ac.uk/alspac/
[2] https://www.seattlechildrens.org/globalassets/documents/healthcare-professionals/pal/smfq-rating-scale-7.2.pdf
Dr Alain Cohen
I don’t think the title of your article matches the content lol. Just kidding, mainly because I had some doubts after reading the article.