« Autisme, les signes pour anticiper le diagnostic au plus tôt » (synthèse du site Mediscoop sur un article paru dans le journal La Croix)
Pierre Bienvault note dans La Croix que « la Haute Autorité de santé (HAS) publie des recommandations sur le diagnostic précoce des enfants autistes. Elle invite les professionnels à ne pas mésestimer l’inquiétude de parents face à des troubles de l’enfant ».
Le journaliste remarque ainsi qu’« en général, ce sont les parents qui en parlent en premier. «Docteur, on a l’impression que notre enfant n’est pas comme les autres, qu’il ne réagit pas comme il devrait…» Et bien souvent, pour rassurer, le généraliste ou le pédiatre dit que cela va passer en grandissant… ».
Pierre Bienvault indique cependant que « quand l’inquiétude [des parents] porte sur le développement de leur enfant, en particulier sur le langage ou les interactions sociales, elle doit être considérée comme «un signe d’alerte majeur» pour les professionnels ».
Le Pr Amaria Baghdadli (CHU de Montpellier), co-présidente du groupe de travail de la HAS, observe ainsi que le diagnostic des troubles neurodéveloppementaux « est souvent trop tardif, en moyenne entre 3 et 5 ans, alors qu’une intervention précoce et adaptée peut réduire les troubles du comportement et aider l’enfant à limiter ses difficultés relationnelles et scolaires ».
Pierre Bienvault ajoute qu’« un autre signe d’alerte majeur, quel que soit l’âge de l’enfant, est une «régression des habiletés langagières ou relationnelles». Ensuite, les signaux peuvent varier. En dessous de 18 mois, il faut être attentif à certains signes : l’absence de babillage, de pointage à distance avec le doigt ou de certains gestes sociaux (faire coucou ou au revoir) ».
Le journaliste continue : « À partir de 18 mois, l’absence de mots doit interpeller, tout comme des difficultés au niveau de l’engagement relationnel (avec les parents ou les pairs), de la réactivité sociale (réponse au prénom) ou du langage réceptif (compréhension de consignes simples). Au-delà de 18 mois et jusqu’à l’adolescence, il faut tenir compte de certaines difficultés relationnelles : par exemple pour créer des liens amicaux, engager ou participer à une conversation, prendre des initiatives sociales (sorties, invitations…) ».
Pierre Bienvault précise que « ces signes, à eux seuls, ne signent pas un diagnostic mais doivent conduire le généraliste ou le pédiatre à faire une consultation dédiée. Si la suspicion d’autisme est confirmée, il adressera alors l’enfant vers une équipe spécialisée qui fera alors le diagnostic ».
Le journaliste relève que « la HAS invite aussi les professionnels à faire preuve de vigilance face au risque de repérage tardif des filles, celles-ci pouvant présenter des signes cliniques un peu différents de ceux des garçons ».
Le Pr Baghdadli souligne que « même si cela n’est pas une certitude, il semble possible que les filles présentent des symptômes plus “subtils” que les garçons avec moins de troubles de comportement ou de problème de communication ».
Pierre Bienvault note en outre que « la HAS publie aussi des recommandations pour améliorer l’autonomie, l’inclusion sociale et la qualité de vie des adultes autistes qui seraient entre 500.000 et 600.000 en France. Une population souvent oubliée ».
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