Autisme : les antidépresseurs pendant la grossesse n’augmenteraient finalement pas le risque (Mme Aude Rambaud, article paru dans la revue de presse Mediscoop)
Alors que l’association entre antidépresseurs pendant la grossesse et risque d’autisme a été montrée à plusieurs reprises, une étude parue dans le JAMA indique que le risque n’est pas significatif et que cette association résulte probablement d’autres facteurs à identifier.
Le lien entre utilisation d’antidépresseurs pendant la grossesse, en particulier sérotoninergiques, et le risque d’autisme chez l’enfant pourrait être remis en cause. C’est ce que montre une étude canadienne.
Les auteurs ont suivi des enfants nés de mères pour qui les prescriptions médicamenteuses pendant la grossesse étaient connues entre 2002 et 2010. Le suivi des enfants a été prolongé jusqu’en 2014. L’exposition fœtale à un inhibiteur de recapture de la sérotonine ou de la sérotonine-noradrenaline était confirmée si la mère avait reçu au moins deux prescriptions entre la conception et la naissance.
Cette étude a inclus 35.906 enfants de la naissance jusqu’à l’âge d’environ 5 ans. Près de 8% avaient été exposés aux antidépresseurs sérotoninergiques et parmi eux, 2% étaient atteints d’autisme.
L’incidence était de 4,51 pour 1000 personnes-années en cas d’exposition à ces médicaments contre 2,03 pour 1000 en l’absence d’exposition, mais l’augmentation n’était pas significative suite à l’analyse statistique des auteurs. La différence n’était pas non plus significative pour les enfants exposés versus leurs frères et sœurs non exposés.
L’association plusieurs fois observée entre antidépresseurs pendant la grossesse et risque d’autisme pourrait donc être liée à d’autres facteurs qui restent à identifier.
Référence :
Brown HK et al.
Association Between Serotonergic Antidepressant Use During Pregnancy and Autism Spectrum Disorder in Children.
JAMA 2017 Apr 18;317(15):1544-1552