Avant son prochain mandat, la patronne de la HAS promet des recos « plus simples et réactives » (Henri de Saint Roman, Le Quotidien du Médecin)
Presque un an après un premier passage devant le Sénat et l’Assemblée, le Pr Agnès Buzyn, qui a été choisie par le président de la République pour succéder au Pr Jean-Luc Harousseau à la tête de la Haute Autorité de santé (HAS), doit de nouveau être entendue par les parlementaires.
La présidente du Collège de la HAS, qui achève un premier mandat de 10 mois qui l’a menée au terme du mandat initial de son prédécesseur, va être à nouveau auditionnée par les deux chambres avant de débuter son propre mandat, d’une durée de six ans. L’hématologue a assuré qu’elle ne solliciterait qu’un seul mandat de six ans.
Ce mercredi 11 janvier, Agnès Buzyn s’est exprimée devant les sénateurs. Elle leur a détaillé les grandes lignes de son plan d’action. Les recommandations de bonne pratique sont souvent jugées « trop denses », reconnait-elle. Agnès Buzyn propose de les construire à l’avenir avec les sociétés savantes. « On sera plus réactifs », promet-elle, et notamment à l’égard de la médecine de premier recours, afin de produire « des documents simples ».
300 000 événements indésirables chaque année
La HAS devra également accompagner le virage ambulatoire. « Actuellement, nous sommes trop centrés sur les soins hospitaliers », estime-t-elle. La sécurité des patients sera placée au cœur des préoccupations. Chaque année, on dénombre plus de 300 000 événements indésirables. La présidente de la HAS estime que 40 % d’entre eux sont évitables.
Plus généralement, Agnès Buzyn souhaite obtenir des tutelles un programme de travail « plus lisible », qu’elle envisage de construire avec les administrations centrales. « Ce programme doit être plus stratégique et ne doit pas être une simple liste de saisines », juge-t-elle.
De vrais problèmes de sécurité mis au jour
La présidente de la HAS a également détaillé le travail accompli au cours des dix derniers mois. En matière de certification, 800 établissements ont été visités sur les 2 500 existants. En réponse à la question d’un sénateur, Agnès Buzyn a reconnu que cette procédure de certification pouvait être difficile à mener pour les établissements, mais a assuré qu’elle était nécessaire. « Certains établissements visités ont fait apparaître de vrais problèmes de sécurité pour les patients », prévient-elle.
Enfin, en matière d’évaluation des produits de santé, 900 dossiers ont été déposés à la commission de la transparence. Parmi eux, 160 concernaient des dispositifs médicaux. Comme à l’accoutumée, les membres de la commission des Affaires sociales du Sénat qui l’ont auditionnée ont procédé à un vote pour valider sa candidature. Les résultats ne seront connus que la semaine prochaine, après qu’Agnès Buzyn aura passé le même grand oral devant les députés.