Recherche et innovation au CHU de Toulouse, le nouvel institut des handicaps vise l’excellence et la visibilité internationale (Béatrice Girard, Le Quotidien du Médecin)
L’hôpital universitaire de Toulouse a positionné la recherche d’excellence au cœur de son projet d’établissement 2014-2018. Après Cardiomet (affections cardiovasculaires et métaboliques), le CHU a inauguré son nouvel institut dédié aux handicaps neurologiques psychiatriques et sensoriels (HNPS).
Cette structure, codirigée par le psychiatre Christophe Arbus et le neurologue Jérémie Pariente, a pour objectif de dépister et prendre en charge précocement les pathologies chroniques pour éviter un impact important du handicap sur la qualité de vie des patients. Raymond Le Moign, nouveau directeur général du CHU, estime que « la création de ces instituts symbolise tout ce qu’un CHU peut réussir avec une université ».
Fédérer des équipes du CHU
Dans une approche transversale et pluridisciplinaire, l’institut vise le déploiement d’une recherche d’excellence et une visibilité internationale. « Nous disposons d’un budget annuel de 100 000 euros de la part du CHU mais notre ambition est de lever des fonds auprès d’industriels et de répondre à des appels d’offres européens et auprès de l’agence nationale de la recherche », confie le Pr Pariente. Il précise que l’équivalent de 4 millions d’euros de demandes de subventions sont en cours depuis le début de l’année. Des partenariats sont en discussion avec AIRBUS, l’institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT) et une start-up américaine.
Parmi les projets innovants lancés, on peut citer une thérapie cognitivo-comportementale (basée sur un « social quiz ») adaptée aux troubles du spectre de l’autisme. Autre exemple : le traitement par implant cochléaire des acouphènes invalidants, développé par le Pr Mathieu Marx. « Après une étude pilote en 2012 qui nous avait permis d’équiper 15 patients, nous venons de répondre à un appel d’offres national avec sept autres services d’ORL en France afin d’inclure 150 sujets. L’objectif à terme est de faire reconnaître l’implant cochléaire comme un traitement, » espère-t-il.
L’institut des handicaps ambitionne aussi de mettre en place un protocole de soins cognitif et comportemental des traumatismes crâniens graves. « Nous souhaitons à terme créer un service dédié d’hôpital de jour, avec des neurologues et des psychiatres », décrit le Pr Pariente. Des discussions sont en cours avec l’agence régionale de santé (ARS).