Autisme : 127 associations bataillent contre l’aide sociale à l’enfance (Frédéric Haroche, Journal International de Médecine)
Autisme des enfants ou Münchhausen par procuration des parents ?
Ce texte a été rédigé en marge d’une « affaire » qui se déroule actuellement dans l’Isère, dans laquelle une mère de trois enfants atteints de trouble envahissant du développement, est menacée de se les voir retirer car le conseil départemental et son Aide sociale à l’enfance, juge que, contrairement au diagnostic des médecins, ces enfants ne souffriraient pas d’autisme, mais seraient victimes de la maltraitance d’une génitrice atteinte d’un Münchhausen par procuration.
Au-delà de ce cas particulier, sur lequel on ne saurait se prononcer, il est dénoncé le comportement hostile des organisations étatiques de protection de l’enfance envers les parents des malades. Elles indiquent ainsi que des « des dizaines de familles avec un ou plusieurs enfants autistes (…) sont menacées de placement ou ont vu leurs enfants leur être arrachés » et estiment que les services de protection de l’enfance seraient devenus un système dévoyé se manifestant par : « un droit des familles violés en permanence, l’accès interdit aux rapports établis à leur encontre et aux débats contradictoires, la judiciarisation abusive des informations transmises aux services sociaux, des experts judiciaires non-indépendants et incompétents, la méconnaissance totale du handicap et la vision préhistorique de l’autisme comme conséquence d’une relation déviante entre la mère et l’enfant, et la sous-traitance des enquêtes et placements à des associations sans formation ni contrôle »
Un problème vieux de 15 ans
L’une de ces organisations signataires, Autisme France, a d’ailleurs réalisé récemment un rapport pour dénoncer les « dysfonctionnements de l’Aide sociale à l’enfance, portant atteinte aux libertés et aux droits de l’enfant et de sa famille » des « dérapages qui ont déjà fait l’objet de plusieurs rapports officiels depuis 15 ans ».
Rappelons que de l’aveu même de la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville, la France accuse un retard dans la prise en charge de l’autisme. Fin juillet 2015, la justice a d’ailleurs condamné l’Etat à verser 240 000 euros de dommages et intérêts à 7 familles pour « défaut de prise en charge adaptée » pour des enfants autistes privés de scolarisation, un jugement contre lequel le gouvernement n’a pas fait appel.
Aux associations de conclure : « Les Aides sociales à l’enfance sont des zones de non-droit qui attentent aux libertés et aux droits de l’enfant et de sa famille. Ce scandale doit cesser. »
* dont Autisme France, Collectif Egalited, Sésame Autisme, Collectif Autisme, UNAPEI
Frédéric Haroche