Le sulforaphane contenu dans le brocoli réduirait les symptômes comportementaux dans l’autisme (paru dans le Quotidien du médecin 16/10/2014)
Extrait de pousses et de graines de brocoli, le sulforaphane soulagerait les symptômes comportementaux associés aux troubles du spectre de l’autisme (TSA), selon une étude publiée dans « PNAS » et dirigée par Paul Talalay et Andrew Zimmerman de l’Université de médecine Johns Hopkins, aux États-Unis.
Pour obtenir ce résultat, l’équipe de chercheurs a mené une enquête sur 40 adolescents et jeunes adultes âgés de 13 à 27 ans atteints d’autisme modéré à sévère. Pendant 18 semaines, 26 participants désignés au hasard recevaient quotidiennement, selon leur poids, une dose de 9 à 27 mg de sulforaphane, les autres patients recevant un placebo. Avant le début de l’expérience, 3 évaluations comportementales standards ont été effectuées : the Aberrant Behavior Checklist (ABC), the Social Responsiveness Scale (SRS) et the Clinical Global Impressions-Improvement scale (CGI-I). Ces évaluations mesurent les sensibilités sensorielles, la capacité à communiquer avec les autres, les interactions sociales et les compétences en communication verbale.
Le sulforaphane aide temporairement les autistes
Les individus ont répondu positivement au sulforaphane en présentant des améliorations après quatre semaines de traitement : une meilleure communication, plus d’interactions sociales et une réduction des comportements ritualisés et répétitifs. « D’après les résultats, nous pensons que le traitement améliore les symptômes de l’autisme en corrigeant, apparemment, certains problèmes cellulaires sous-jacents », explique le Dr Paul Talalay, spécialisé en pharmacologie et sciences moléculaires, qui a étudié ces composés végétaux ces 25 dernières années.
« Nous sommes loin d’être en mesure de déclarer une victoire sur l’autisme, mais cela nous donne des informations importantes sur ce qui pourrait aider », poursuit, le co-chercheur, le Dr Andrew Zimmerman, professeur de neurologie pédiatrique à UMass Memorial Medical Center. Après 18 semaines, les améliorations concernaient les épisodes d’irritabilité, de léthargie, de mouvements répétitifs, d’hyperactivité, de communication, de motivation et de maniérisme. Ces améliorations se sont résorbées après l’arrêt du traitement. « Il semble que le sulforaphane aide temporairement à faire face au handicap », explique le Dr Talalay. L’auteur précise que les concentrations de sulforaphane présentes dans différentes variétés de brocoli sont très variables. L’auteur rappelle aussi que les quantités de sulforaphane utilisées lors de l’étude sont bien plus importantes que ce qu’on peut trouver dans le brocoli ou autres légumes crucifères.
Sophie Martos