Le MDS de l’autre côté…
Le MDS 2013 a pris fin.
Nos champions , qui portaient « les couleurs » d’Evrard et de ProAidAutisme , sont rentrés à Paris.
Dans les jours qui viennent , vous aurez plus d’infos, de photos , de textes.
Pour commencer, nous avons pensé à demander aux épouses des Marathoniens leur témoignage , voici le premier, celui d’Agnès Yvars.
Un an plus tard, les voilà donc repartis, prêts à affronter ces 230 km dans le désert, nos héros, nos coureurs de l’extrême, Jean-Luc et Patrick. Pour Aymeric, ce sera une découverte.
Et pour nous, commencent l’attente et l’angoisse.
Je ne connaissais pas alors Fabienne, l’épouse de Jean-Luc mais je pense à elle. Durant ces 10 jours nous vibrerons de la même émotion, un peu ici, dans notre quotidien, beaucoup là-bas de l’autre côté de la Méditerranée. D’ailleurs, l’ordinateur restera allumé, seul moyen pour nous de les suivre dans cette épreuve de folie.
Je suis plus sereine que l’an dernier car j’ai une totale confiance en eux. Je sais qu’ils iront jusqu’au bout. Ils l’ont déjà fait et ils sont forts. Mais je sais aussi ce qu’ils vont endurer.
Au-delà des images de rêve, des paysages splendides qu’ils vont traverser, parfois sans les voir, j’ai vu l’envers du décor. Des souffrances terribles, inimaginables. Mais une ambiance à nulle autre pareille.
Un autre monde, comme le dit si bien Patrick.
Un monde où les codes sociaux, du moins ceux qui sont inutiles parce que superficiels et sans véritable valeur, n’existent plus. Les masques tombent. On n’est plus ce qu’on fait dans la vie, ce qu’on gagne chaque mois. Ne reste plus que l’humain. Et ça c’est beau.
Première étape, dimanche 7 avril 2013, 37 km, je les suis tous les 3. Ils passent tous les CP (Check Points) ensemble. Je suis scotchée à mon ordinateur. Ils devraient arriver vers 15h heure locale, 17 heures pour nous. Depuis une heure, je ne bouge plus de ma chaise. Je scrute les images de la web cam. Mes yeux se fatiguent enfin la récompense !!! Je vois Patrick ! Désolée Jean-Luc et Aymeric, vous deviez être à côté, je ne vous ai pas vus ! Je pleure ! Je suis heureuse ! J’étais si inquiète. Patrick est parti anéanti par la perte d’un ami.
Lundi 8 avril, 2ème étape, 30 km, ils vont en baver : 3 djebels à passer.
Mardi 9 avril, 38 km : beaucoup d’abandons en 3 jours. Tout va bien pour eux, ils sont toujours dans la course.
Mercredi 10 avril : 4ème étape, 76 km « la longue ». Ce sera difficile. Une part de leur esprit sera près de nous, à Valenton (Val de Marne).
Difficile aussi pour nous tous, épouse, époux, mère, fille ou fils de coureur. Comment peut-on marcher-courir 76 km sous une chaleur accablante en portant un sac de 7 à 8 kg, voire plus ? Inhumain !
Départ à 9h le matin, ils arriveront dans la nuit !!!!
Jean-Luc arrivera à 23h41, Aymeric à 1h16 du matin et Patrick à 3h22 !! C’est dingue!
Ici, nous avons dormi (?) sommeillé plutôt, près de l’ordinateur, à surveiller les passages des CP.
Enfin, je suis à l’aéroport, je pars les rejoindre. Jeudi jour de repos pour les coureurs, enfin pour ceux qui sont arrivés suffisamment tôt ! Et nous, familles, nous sommes en route pour les retrouver au bivouac. Nous sommes si impatients de les voir ! C’est la dernière véritable étape du MDS, l’arrivée de l’épreuve marathon 42 km.
Il fait très, très chaud. Le stress monte. Nous attendons sur la ligne d’arrivée, tout près de Patrick BAUER, le fondateur et organisateur du MDS. Nous entendons les bénévoles qui suivent la course parler de nombreux concurrents malades. L’angoisse monte encore un peu. J’attends.
Beaucoup d ‘émotion à l’arrivée de chaque concurrent. Patrick BAUER les embrasse tous, un par un et passe à leur cou, LA médaille.
Certains pleurent en passant la ligne d’arrivée, embrassent le sol, ou passent l’air égaré semblant se demander ce qu’ils font là et si c’est véritablement fini…
Ils viennent tous d’ailleurs…
Je détaille chaque coureur pour trouver les miens. Enfin, Jean-Luc…. Je suis si heureuse de le voir ! Puis Aymeric et Patrick, ils passent la ligne d’arrivée ensemble, brandissant le tee shirt « Pro Aid Autisme ».
Je pense à Sandrine, à Evrard et Victor, à Pierre, qui font partie de l’aventure et auxquels nous sommes liés désormais de manière indéfectible. Je pense à Fabienne.
Quelle chance pour moi d’avoir pu approcher ces femmes et ces hommes d’exception, qui semblent ne pas se rendre compte du caractère exceptionnel de leur exploit ! J’ai rencontré des gens extraordinaires au sens propre du terme.
En dehors de nos 3 coureurs, beaucoup courent pour des associations.
Alors oui bien sûr ils sont un peu fous. Mais ils sont pour moi les héros des temps modernes. Il n’y en n’a pas tant que ça aujourd’hui.
Ils nous redonnent espoir et confiance en l’Homme.
Merci Aymeric, Jean-Luc, Patrick, vous nous avez fait rêver, nous sommes fiers de vous.
Agnès YVARS, 16 avril 2013.